Il y a vingt ans mourait César, l’un des plus illustres et des plus méconnus artistes de son temps. Illustre, il l’avait été à l’âge de 25 ans, lorsque, « monté » à Paris en 1944, il avait mis au point sa technique des « fers soudés ». Méconnu, il l’était : la faconde et la manière d’être affichées en public cachaient une difficulté à se satisfaire des seules œuvres qui avaient fait son succès.
Loin d’être l’homme des « Fers soudés », « Compressions », « Empreintes » et « Expansions », César était resté attaché à une idée de la sculpture peuplée d’un bestiaire et de figures humaines qu’il voulait à l’égal de celles des maîtres admirés. Moderne, César l’avait été à l’instar des Nouveaux Réalistes, rejoints en 1960.
Inventif, guidé par la seule logique du matériau, attaché à incarner son temps, il rejouait son œuvre en gestes novateurs et décisifs qui firent sa notoriété. Métamorphosant le langage et la pratique de la sculpture, il revenait toujours aux techniques inventées lorsque, sans le sou, il soudait fragments et déchets de métal récupérés. Portées par la mythologie du récit de leur conception, Le Poisson, La Vénus de Villetaneuse, La Ginette en étaient les icônes.
Jusqu’au 26 mars 2018,
de 11h à 21h ou de 11h à 23h
Centre Pompidou, Paris