Combien va vraiment coûter la faillite de Thomas Cook ?
3 octobre 2019 François Teyssier Aucun commentaire Distribution APST, Entreprises du Voyage, France, Jean-Pierre Mas, Thomas Cook 3613 vues
Thomas Cook s’est déclaré en cessation de paiement vendredi 27 septembre dernier en fin d’après-midi. L’épisode final d’une semaine très agitée. Contrairement aux statuts de l’APST, les services de l’État, plus exactement, le ministère des Affaires étrangères, a enjoint l’APST d’anticiper le mécanisme chargé de rapatrier ses adhérents en difficulté à l’étranger.
L’APST ne devrait pas trop être affectée par cette défaillante majeure. Simple supposition, car Alix Philipon, sa présidente s’est montrée assez discrète tout au long de la semaine dernière. Mais, elle devait être fort occupée.
Rappelons que lors de son 53 e congrès, l’APST affichait pour l’année 2018 un fond de résultat positif de 23,45 millions d’euros.
C’était un record qui avait été rendu possible du fait de l’importance des nouvelles adhésions conjuguées au faible nombre des sinistres déclarés.
L’année 2019 sera infiniment moins bonne du fait de la défaillance de Thomas Cook.
Résolument optimiste, Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage (LEV) évalue le coût prévisionnel du sinistre Thomas Cook a : 5 millions d’euros. Montant qui nous semble peut-être un peu faible compte tenu de l’importance de ce sinistre.
Mais, qui toutefois reste plausible, car la solidarité interprofessionnelle s’active, des tarifs « rescue fares » ont été mis en place pour rapatrier les 7117 voyageurs en difficulté à l’étranger (ventes directes effectuées par les agences Thomas Cook et son réseau de détaillants confondus.)
L’APST a priorisé la sécurisation des séjours en cours et a commencé à régler les vols de retour du mois d’octobre et les transporteurs réguliers assureront le retour des voyageurs titulaires de titres de transport valables.
Le tribunal de commerce de Nanterre a ouvert le 1er octobre dernier une procédure collective de redressement judiciaire pour Thomas Cook France.
L’objectif est d’assurer la continuité de l’activité de l’entité française et d’avancer rapidement sur une solution de reprise sous la protection du tribunal.
Plusieurs repreneurs potentiels sérieux du secteur du tourisme ont déjà fait part de leur fort intérêt pour Thomas Cook France, qui compte 780 collaborateurs, 172 agences de voyages en propre et réalise un chiffre d’affaires de 425 millions €. D’autres repreneurs potentiels pourraient également se manifester.
La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au 22 octobre au soir. La prochaine date d’audience au tribunal de commerce de Nanterre est fixée au 5 novembre.
Dernier point important, la prise en charge des rapatriements des voyageurs assistés par l’APST concerne uniquement les forfaits touristiques et donc exclut les vols secs. Des problèmes en perspective. Il en sera de même pour les voyageurs organisant eux-mêmes leurs vacances qui devront financer leurs retours.
Restera le désagréable souvenir, ce goût d’inachevé laissé par cette triste fin. Une triste fin après 168 ans de bons et loyaux services. Requiescat in pace.
François Teyssier
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