Depuis plusieurs mois, plusieurs fonds tournent autour du groupe Accor. Les actionnaires actuels ne sont pas heureux compte tenu de la faiblesse du cours de bourse. Certains voudraient se retirer en dégageant de belles plus-values. Voyons ce qui se passe !
Forte pression des actionnaires actuels
Le groupe est soumis à une pression croissante d’actionnaires mécontents du cours de l’action de la société. Dans le même temps des fonds activistes sont à l’affut. Le cours de bourse du groupe a clôturé à 41,63 € avant l’annonce du 16 décembre, lui conférant une capitalisation boursière de 11,34 milliards d’euros, en hausse par rapport à son plus bas de l’année de 32,39 € mais en baisse par rapport à son plus haut en cinq ans de 50,63 €.
Pourtant Accor multiplie ses actions pour redresser son cours de bourse
Accor a vendu sa participation de 85,8 % dans Orbis à AccorInvest pour 1,06 milliard d’euros. La société a restructuré le portefeuille de location des hôtels Mövenpick via un accord de cession-vente avec HR Group, un fonds privé allemand, les hôtels devant être gérés par Accor dans le cadre d’un accord de 20 ans. Il en résultera une réduction de 429 millions d’euros de la dette consolidée d’Accor.
Le groupe a revendu une participation de 5 % dans le groupe chinois Huazhu pour 451 millions de dollars et une participation de 5 % dans AccorInvest pour 204 millions d’euros
Accor n’est plus majoritaire dans AccorInvest ?
En mai 2018, Accor a ouvert le capital d’AccorInvest à des investisseurs de long terme, parmi lesquels des fonds souverains et des investisseurs institutionnels : le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite, le fonds GIC de Singapour, Credit Agricole Assurances, Colony NorthStar, Amundi…
Aujourd’hui, AccorInvest est présent dans 26 pays avec 857 hôtels gérés par Accor.
Accor détient moins de 40% du capital. Le PDG d’AccorInvest est Nadra Moussalem (photo ci-contre), est le président et également … le manager principal chez Colony Capital !!
Accord se veut être un groupe sans actifs et va offrir 1 milliard à ses investisseurs
Le président-directeur général d’Accor, Sébastien Bazin, a déclaré : « Accor est désormais devenu un groupe entièrement dégagé de ses actifs. En combinant un programme de retour à l’actionnaire de 1 milliard d’euros sur deux ans avec la poursuite d’une stratégie d’acquisition ciblée, le groupe démontre la force de son nouveau modèle et sa capacité à exécuter rigoureusement sa feuille de route stratégique ».
Accor privilégie désormais une croissance organique
Dans un message aux investisseurs, le groupe a décrit une « approche en deux volets ».
Il s’agit d’augmenter les rendements pour les actionnaires et en poursuivre les acquisitions d’hôtels de petits et moyens groupes d’actifs légers. Accor privilégie aujourd’hui une croissance interne sur les marchés clefs.
Sébastien Bazin, jusqu’en 2023, mais sous surveillance
Officiellement, le conseil d’administration de l’entreprise a réaffirmé sa confiance en Sébastien Bazin. Il restera CEO d’Accor jusqu’en 2023.
Néanmoins, les gros actionnaires sont restés très perplexes dans des achats comme la conciergerie John Paul, les sociétés de location de vacances ou le sponsoring du PSG.
Un soupçon de conflit d’intérêt est dans l’air alors que le Qatar est à la fois actionnaire d’Accor et propriétaire du PSG.
Le programme de fidélité ne voit toujours pas le jour
En 2020, Accor devrait relancer son programme de fidélité « All – Accor Live Limitless ». Accor devrait investir 225 millions d’euros sur deux ans sur la fidélisation, les partenariats et le marketing de marque.
Le groupe espère une augmentation de 10 % sur la contribution au chiffre d’affaires grâce au programme de fidélité.
Il faut espérer, qu’enfin, Accor sorte un programme de fidélisation digne de ce nom !
Serge Fabre