Air France et Lufthansa ne veulent pas être en reste dans la redistribution des slots (créneaux horaires) issus de l’opération Iberia-Air Europa. Les deux groupes font pression sur la commissaire à la Concurrence de la Commission européenne, Margrethe Vestager, pour qu’elle ne cède pas aux seuls intérêts des compagnies espagnoles.
La concurrence affirme que l’intention d’Iberia est que les routes excédentaires tombent entre les mains d’un autre profil de compagnie, comme Ryanair, Volotea, Binter, Plus Ultra, Iberojet ou World2Fly.
En fait, selon les observateurs, Volotea et Binter seraient les « préférés » de la direction d’IAG.
Ils insistent également sur la grande puissance dont disposent Air France (avec KLM) et Lufthansa dans leurs hubs respectifs.
Par exemple, la holding franco-néerlandaise détient 61 % des parts à Paris et 74 % à Amsterdam, tandis que le groupe allemand est leader à Munich (70 %), Francfort (64 %) et Zurich (72 %), grâce à sa filiale suisse.
Quand à IAG, elle veut démontrer que l’intégration est viable en termes de concurrence. À Madrid, Iberia-Air Europa représente 64 % du trafic, tandis qu’entre l’Europe et l’Amérique Latine, elle équivaudrait à Air France, avec 24 %.
Même dans les liaisons avec l’Amérique du Nord, le tandem espagnol resterait à la traîne des principaux opérateurs européens (3,5 %).
La Commission européenne s’inquiète du manque de concurrence sur certaines routes dominées par Iberia et Air Europa, principalement les liaisons avec l’Amérique latine, ainsi que les vols avec les îles Baléares et les îles Canaries.
La raison en est que les concurrents des deux sociétés sont, pour la plupart, très petits, à l’exception de Ryanair, qui a manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour les créneaux horaires que la société Globalia, propriétaire d’Air Europa, pourrait libérer.
Après le dernier arrêt du 27 avril, l’opération de fusion acquisition entre désormais dans la phase décisive, avec une période d’analyse qui s’étendra jusqu’au 10 juin prochain.
Iberia est prête à « céder jusqu’à 40 % des routes d’Air Europa à d’autres concurrents », un transfert qui double celui réalisé lors de la tentative précédente (en 2021) et qui, selon la holding aérienne, devrait servir à obtenir le « oui » de l’Union européenne.