[1]« Vieux Motard que jamais ! », disait le poète sur deux-roues.
Il est donc grand temps que je passe la seconde et que j’apporte ma contribution au concert de louanges qui s’élèvent à la mémoire de Nelson Mandela.
Ben Woui ! À moins d’être reclus sur une île déserte ou en perdition sur un radeau au milieu du Pacifique, aucun être humain n’est passé à côté de l’annonce du décès du Grand Homme.
Alors moi, petite Julie, Agent de Voyage écervelée, qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter de plus ? Tout a été dit et écrit, en long, en large et en travers.
Non, je ne connaissais pas Mandela (quel scoop !). Je ne l’ai jamais approché (ah bon ?). Il a toujours été pour moi une icône, un personnage sorti de fables oniriques. Une sorte de légende dont on se demande si elle a vraiment existé ou si elle a été inventée par un utopiste illuminé.
Mandela n’est pas une légende. Je confirme ! Ces 27 années passées en prison ne sont pas un racontar de plus, mais une réalité. Comme le sont certaines vérités qu’il convient ici de rappeler, si je puis me permettre.
Nelson a été arrêté en 1962 par la police sud-africaine sur les indications de la CIA, nous apprend Wikipédia et d’autres sources bien informées. Ainsi, la Première Démocratie du Monde (les USA) aurait participé activement à mettre à l’ombre le Grand Homme qu’on célèbre aujourd’hui.
Et pendant ses 27 années d’incarcération, les « Grandes Démocraties » ne se sont pas succédé à son chevet, mais bien à celui des dirigeants d’une Afrique du Sud ouvertement raciste.
Ainsi, la France, Patrie des Droits de l’Homme, a livré quantité d’armes au régime de l’Apartheid (et aussi de la technologie nucléaire). Pendant des décennies, les principales puissances ont commercé à qui mieux mieux avec l’Afrique du Sud blanche, grande pourvoyeuse d’or, de diamants et de matières premières moins nobles. De 1962 à 1990, l’ombre de Mandela n’en a pas fait beaucoup aux affaires et au business.
Même l’État d’Israël a longtemps été un collaborateur zélé du régime d’Apartheid, en formant la police sud-africaine au maintien de l’ordre dans les townships, comme Soweto.
Mais pour qui se prend-t-elle la petite Julie ? Quelle légitimité a-t-elle de nous faire la leçon, alors que de Paris à Washington, en passant par Londres et Jérusalem, tous nos dirigeants affichent leur proximité, leur reconnaissance et leur solidarité avec l’engagement de Nelson Mandela ?
Ben moi, petite cervelle de moineau, je trouve ça quelque peu hypocrite. Pas Vous ?
« Seuls les imbéciles ne changent pas », me direz-vous. Et puis, Obama, Hollande et consorts n’étaient pas au pouvoir à l’époque. C’est vrai, je m’incline !
Mais que l’évocation de cette collaboration passée avec un régime ouvertement raciste serve au moins d’exemple pour l’avenir (ce qui n’est pas certain, hélas !).
C’est cet enseignement que je voulais partager avec vous aujourd’hui. Un de plus que nous lègue le Grand Sage.
J’embrasse celles et ceux (si y sont encore de ce monde bien sûr) qui ont refusé de pactiser avec l’Apartheid. Fut un temps (pas si lointain) où ils n’étaient pas nombreux !
Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages