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Comment ils ont mis le bazar !

julie [1]Plus je lis la presse pro, moins j’y comprends quelque chose.

Je sais que je ne suis pas très fute-fute, mais pour suivre l’actualité du tourisme et s’y retrouver dans les changements de personnes, de stratégies, d’investisseurs, d’actionnaires, il faut avoir fait minimum HEC.

Certaines subtilités et aberrations du marché m’échappent complètement.

Quand j’étais ado (ça commence à dater), mes parents et leurs amis étaient adeptes de belles grandes marques de voyages, aussi réputées que peuvent l’être Michelin dans le pneumatique, Apple dans l’informatique ou Nike dans les sport shoes.

Question vacances et voyages, le cercle amical de mes parents n’avait que Nouvelles Frontières ou Jet tours à la bouche. Parfois le Club Med pour les plus friqués. Ou Fram pour les moins !

Vous me direz, les marques, ça va ça vient. Il y a un renouvellement constant. Les consommateurs veulent du changement et de la nouveauté.

J’en conviens. Mais si on prend le Club Med en exemple, il a très bien supporté le poids des années. Il a pris les bons virages pour s’adapter aux évolutions de sa clientèle traditionnelle et en séduire d’autres, en France et à l’international.

Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on est forcément has-been (constat qui réjouira mon Papy René). Les plus prestigieuses marques du Luxe s’enracinent profondément dans le temps.

Alors qu’est-ce qui se passe, ou plus exactement, qu’est-ce qui s’est passé avec celles du tourisme ? Ne valent-elles plus rien parce qu’elles sont usées jusqu’à la corde d’avoir trop servi ? Ou ont-elles été massacrées par quelques marketeurs mal inspirés, sortis de leurs écoles de commerce la tête farcie de concepts et de process inadaptés à nos activités ?

Je privilégie la seconde explication tant l’image de certaines s’est ternie en à peine quelques années, alors qu’elles semblaient bien installées et jouissaient d’un taux de reconnaissance, de notoriété et d’appréciation très flatteur.

Toute une génération de jeunes loups (et d’apprentis sorciers) s’est fait les crocs sur quelques belles marques bien appétissantes, bien dodues, pour n’en laisser que la peau et les os. Une carcasse immangeable !

Exceptés le Club Med (qui finira peut-être dans le giron d’investisseurs chinois) et de Voyageurs du Monde (toujours entre de bonnes mains), le tourisme Made In France a été sacrifié sur l’autel de la globalisation, alors que – dit-on – nous avons souvent été des précurseurs dans ce domaine.

J’embrasse bien fort celles et ceux qui ont construit de belles marques… malheureusement confiées à des incapables, des mauvais et des saboteurs.

Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages