[1]Ces dernières semaines, on a vu fleurir une charmante expression : le minerai de viande. Très poétique, non ? Vous savez ce que c’est vous, le minerai de barbaque ? Je vous le fais rapido.
Vous prenez une carcasse de bœuf après le passage des bouchers qui auront prélevé tout ce qui est commercialisable, langue, queue et roustons compris. Il ne vous reste alors que des cartilages, des os, de la peau, des poils, des sabots… On broie tout ça pour en faire de la bouillie. On la mélange à d’autres bouillies (des labos y ont récemment découvert des restes de girafes, de gazelles ou de kangourous).
Et ça vous donne du minerai de viande. Appétissant, non ?
Les industriels du pet food s’en servent pour fabriquer de la bouffe pour chiens et chats. D’autres, moins scrupuleux, en mettent dans les plats cuisinés destinés à l’alimentation humaine. Pas en grosse quantité, juste un peu, 5 ou 10 % de la viande contenue dans des lasagnes par exemple. Ni vu ni connu que je t’embrouille ! Et les consommateurs n’y voient que du feu.
Je trouve que nous autres, on devrait faire la même chose. Produire du minerai de voyage et l’incorporer – discrètement – dans nos produits et packages dynamiques. On gratterait les carcasses des invendus, en ce moment, ce n’est pas ce qui manque. Il y a de sacrés filons à exploiter.
On y mettrait un peu de sable de Djerba, un papyrus de la Vallée du Nil, quelques loukoums de Syrie et de Jordanie, de l’huile d’argane d’Agadir, des plumes d’autruche du Kenya… Même qu’on en ferait une belle bouillie succulente. Il est beau mon minerai de voyages, il est beau !
Allez, j’embrasse le laborantin sud-africain qui a retrouvé de l’hippopotame, entre deux rondelles de tomate dans un hamburger (véridique !).
Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages