Comment la situation était vaiment lourde !
14 octobre 2013 Julie Aucun commentaire La vie de Julie 2396 vues
Tiens, samedi, j’ai eu la visite d’un petit client à moi. Un mec adorable, très respectueux des autres et des règles. Le genre qui ne te pose jamais de problème, toujours à l’heure aux rendez-vous, toujours aimable et convivial.
Peut-être trop parfois. Un peu crispant finalement, tellement il est charmant, gentil, prévenant, conciliant…
Carrément énervant même, tellement il est mollasson, passif, transparent, prévisible, inexistant… Non, j’en rajoute un max. C’est juste pour la forme, juste pour le fun.
Bref, mon petit client à moi se présente au comptoir d’enregistrement à l’aéroport de Boston. Là, on pèse son bagage qui accuse quelques kilos en trop : « Ça vous fera 100 dollars pour le surplus ».
Mon petit client, si honnête, si prévenant, si respectueux, n’en revient pas. « Are You Sure ? », qu’il dit à la préposée pas vraiment aimable.
L’autre lui répond d’un « Yes ! » pète-sec.
Mon petit client se lance alors dans une opération périlleuse : Tenter de délester sa valise de 3 ou 4 kilos en plein hall d’enregistrement alors que se pressent autour de lui des centaines de personnes.
Il ouvre sa valise qui dégueule de partout. Ses affaires se répandent sur le marbre blanc. 200 paires d’yeux ne perdent pas une miette de cet éparpillement pathétique. Mon petit client est tout confus de honte !
Tiens, comme c’est bizarre, la personne qui le suit connaît la même déconvenue : excédent de bagage. Mais elle ne se laisse pas embobiner : « Ce n’est pas possible ! J’ai pesé ma valise avant de venir ! ». La rebelle n’en démord pas.
Face à autant d’insistance, la préposée à l’enregistrement repèse la valise au comptoir d’à côté. Et là, comme par miracle, le poids est conforme à la limite autorisée.
En fait, la première balance était détraquée. Ça faisait des heures que des clients de cette compagnie payaient des excédents imaginaires.
50 dollars par-ci, 100 dollars par-là… À la fin de la journée, ça commence à chiffrer.
Mon petit client a entassé toutes ses affaires dans sa valoche qu’il a mis une plombe à refermer sous 400 paires d’yeux hilares. 15 jours plus tard, il ne s’était pas encore remis de cette humiliation suprême, lui qui est si prévoyant, si scrupuleux, si perfectionniste…
Allez, cette fois, je n’embrasse pas les kilos en trop… ni chez les autres et ni chez moi d’ailleurs !
Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages
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