Pour plusieurs pays, la faillite de Thomas Cook voyages représente une véritable catastrophe économique. Les îles Canaries, notamment, dont la meilleure saison touristique est l’hiver, doivent se dépêcher pour remplacer les clients perdus. On n’évoque désormais même plus les factures impayées mais comment remplir les hôtels cet hiver et surtout comment préserver l’emploi !
Certains hôtels sont quasiment vides
L’hôtel Sentido Gran Canaria Princess, dispose de plus de 400 chambres et il s’est retrouvé avec à peine 30 clients. Désormais, les clients de l’hôtel n’ont plus besoin de réserver leurs chaises longues autour de la piscine avant de prendre le petit déjeuner. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
« Les îles Canaries, où la haute saison dure d’octobre à Pâques, ont été les plus durement touchées par la chute », indique Francesco Moreno, responsable de la communication de la chaîne hôtelière Lopesan, qui gère 17 établissements dans les îles Canaries.
25 % des clients provenaient de Thomas Cook
Environ 3,4 millions par an, a été amené aux îles Canaries par le voyagiste britannique, selon l’association des hôtels ASHOTEL et la fédération des hôtels FEHT, ce qui indique l’ampleur du problème.
Si les hôteliers savent que d’autres voyagistes vont remplacer Thomas Cook, la grande inquiétude reste le transport aérien.
Le transport aérien est une priorité
Il est évident que le transport aérien est bien sûr important pour des îles mais il est vital pour attirer les touristes. L’économies de ces îles espagnoles reposent sur le tourisme. À l’heure actuelle, les îles Canaries auraient réussi à récupérer 58 % des sièges perdus, notamment de et vers le Royaume-Uni.
Le ministre du tourisme des Canaries conclut des accords avec des compagnies aériennes
La ministre du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce du gouvernement des îles Canaries, Yaiza Castilla (photo ci-dessous), a conclu un accord avec la compagnie aérienne britannique Jet2.com et le TO Jet2holidays, le lancement de plus de 168 000 sièges supplémentaires pour la saison hivernale (d’octobre à mars). Il est également annoncé 12 600 sièges avec Wizzair.
Incertitudes avec Ryanair
La compagnie irlandaise a annoncé cet été qu’elle fermerait certaines escales dont plusieurs aux îles Canaries. La raison officielle serait les retards de livraison d’appareils de la part de Boeing.
Cependant, dans le même temps Ryanair avait subi plusieurs grèves du personnel. Aux dernières nouvelles, la compagnie low-cost pourrait utiliser Buzz, sa filiale polonaise, pour les bases des îles Canaries.
Le gouvernement mène des actions pour limiter la catastrophe
Un plan est entrain d’être élaboré pour stimuler l’emploi dans les secteurs de l’hôtellerie et du tourisme, dans les municipalités les plus touchées par la faillite de Thomas Cook.
Une aide de 300 millions d’euros aurait été prévue pour les entreprises affectées dans toute l’Espagne. Le ministère du Tourisme des Canaries devrait débloquer deux millions d’euros au renforcement de la promotion des îles
Canaries sur ses principaux marchés émetteurs.
Les voyagistes allemands ne perdent pas de temps
Même si les catalogues des principaux voyagistes allemands sont déjà imprimés, ils tentent de négocier des capacités supplémentaires.
Rien qu’à Majorque, TUI, DER Touristik, FTI, Alltours et Schauinsland se sont mis d’accord, avec les hôteliers, sur le rachat d’environ 400 000 places pour l’été prochain.
Aux îles Canaries, ainsi qu’en Grèce, en Turquie et en Égypte, les négociations sur les capacités passées de Thomas Cook sont bien avancées.
Selon le quotidien majorquin « Ultima Hora », TUI négocie 100 000 sièges des anciens stocks de Neckermann à Majorque.
Dans l’environnement TUI, on négocie avec 42 hôtels, qui étaient auparavant exclusivement sous contrat avec Thomas Cook.
Il s’agit bien d’une augmentation des parts de marché pour les TO existants.
Serge Fabre