[1]Dernièrement, j’ai lu dans LaQuotidienne l’intervention du patron d’un grand TO (Patrice Caradec, ndlr) qui disait : « On a perdu nos vaches à lait. Et on n’a pas trouvé leurs remplaçantes ».
Jolie formule pour évoquer l’effondrement de deux destinations phares du tourisme de masse : Tunisie et Égypte.
Vaches à lait ? À 400 ou 600 euros la semaine en All Inclusive, pas de quoi en faire un fromage !
Vrai sur la marge réduite. Faux sur le volume de pax !
En d’autres termes, si on ne gagne pas grand-chose par dossier, le nombre fait recette.
Alors tous les TO qui programmaient les vaches à lait de l’Afrique du Nord se retrouvent (presque) sur la paille depuis deux ans.
Ils ont du mal à trouver des alternatives, c’est-à-dire des destinations de proximité pas trop marquées par l’islam radical et où le personnel se contente de quelques centaines d’euros par mois comme salaire.
Même dans la tourmente, le Grec reste plus cher que le Tunisien ou l’Égyptien. Et ne parlons pas de l’Espagnol qui, aujourd’hui, est la valeur refuge des TO Mass Market qui implantent leurs clubs sur la Costa Brava, la Costa Del Sol, à Tenerife, à Palma de Majorque…
L’Espagne déchire tout en ce moment mais l’Espagnol, lui, ne rase pas gratis !
On se demande d’ailleurs pourquoi Travelplan n’a pas réussi son implantation en France.
Bref, les vaches à lait des TO sont devenues folles. Et elles ne sont pas prêtes à recouvrer leur esprit.
Parce que seuls les benêts ont cru qu’à la suite du Printemps arabe, les choses allaient rentrer dans le rang en quelques mois, et que les affaires reprendraient de plus belle comme si rien ne s’était passé.
La France de 1789 a mis une dizaine d’années avant de retrouver une stabilité institutionnelle (sous Napoléon) et une soixantaine pour commencer à accéder à un régime « démocratique ».
Autant dire que les vaches à lait ne sont pas prêtes à revenir docilement à l’étable pour se faire traire par les grands TO !
Allez, en attendant, j’embrasse mon sans-culotte.
Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages