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Comment on a pas tous la même définition de l’authentique !

julie [1]Traditionnel café fumant sur le côté de mon écran, j’explore mes mails et mes queues.

La matinée débute tranquillement.

Pas d’urgences de derrière les fagots, pas de cata sur le bord du baigneur (je vous laisse chercher la signification de cette expression de mon Papy René).

Dans la lignée donc d’une journée traditionnelle, un couple de clients entre dans l’agence.

Je les installe calmement (mon café m’a juste sorti de ma torpeur matinale et pas encore mis les nerfs en boule) et évoque avec eux leur demande.

En bref, ils n’ont pas trop l’habitude de voyager mais depuis le temps qu’on leur parle de cette destination et qu’ils sont vu un très beau reportage à la télévision, ils veulent découvrir le Costa-Rica.

Et le découvrir en 2015.

(Au moins, ils s’y prennent en avance ! Ça me changera un peu des amateurs de dernières minutes…)

Je commence mon questionnement concernant leur projet de voyage. A peine ai-je commencé qu’ils n’ont que les mots authentique, environnement extraordinaire et hors des sentiers battus à la bouche.

Oui, oui, messieurs-dames, je connais la chanson.

En plus, mon avis sur cette destination est mitigé… pour cause de vécu moyennement enchantant.

(Mes excuses d’avance bien sûr à toutes mes lectrices en désaccord car je fais souvent jaser quand je dit ça sur ce pays. Bref, n’épiloguons pas là-dessus…)

Côté client, je garde bien sûr mes remarques personnelles… en mon for intérieur !

Je reprends mon brief plus concrètement et on dégrossit ensemble les dates, le budget, les lieux qu’ils souhaitent voir (après un reportage télé, c’est toujours plus difficile de conseiller !).

Plus notre conversation avance, plus je sens que je les sens pas.

Je ne flaire pas pour une fois l’arnaque au devis pour validation sur Internet mais je ne sens pas non plus le dossier de malade de la mort qui tue.

Pourtant, on parle bien de « hors des sentiers battus » et de « sur-mesure » aux petits oignons !

Et une fois de plus, Super Julie a eu raison.

Après une bonne quinzaine de minutes à discuter sur les incontournables de la destination, Madame me demande si elle peut être assurée d’avoir une place devant car elle a le mal des transport. Je lui explique qu’en général, les clients sont plutôt assis à l’arrière et que cela lui permettra d’être aux côtés de son conjoint.

Et qu’elle me rétorque qu’elle aimerait bien ne pas non plus être séparée de son mari mais qu’elle voit pas pourquoi, les sièges étant par deux là-bas aussi.

J’ai dû rater quelque chose parce que je n’ai pas pigé tout de suite.

Elle a dû le voir à ma tête parce qu’elle a enchaîné que compte tenu du nombre du groupe qui doit être selon elle d’une bonne quarantaine de personnes, elle aimerait savoir comment ça se passe avant d’être sur place.

Et d’ajouter qu’elle préfère voir avec moi plutôt qu’avec le groupe sur place car c’est plutôt gênant à demander.

Le groupe, quel groupe ?!

Bingo ! Super Julie s’est ramassée. Elle a oublié la base de la base : En individuel ou en groupe ?

En même temps, Super Julie s’est juste reposé sur ses lauriers quand elle a entendu le gentil couple déblatérer pendant cinq bonnes minutes sur sa recherche d’authenticité, de rencontres particulières, d’environnement préservé…

Un voyage hors des sentiers battus qu’ils disaient ! A 40 dans un bus ! On n’a pas vaiment pas tout à fait la même notion du sur-mesure !

Allez, j’embrasse tous les inconditionnels de l’authenticité, prêts à parler sur-mesure après un reportage magnifique mais pas à échanger sa place dans un bus rempli de compatriotes ! Je sais, il en faut, il en faut !

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages