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Comment y’en a qui manque pas de culot !

julie [1]Mon anecdote du jour a, certes, un goût de déjà-vu sur le fond.

Qui n’a, en effet, jamais eu des clients dans son agence venus pour un devis afin de le comparer avec ceux d’une autre agence ou, le plus souvent d’ailleurs, avec des prestations vendues sur internet ?

Personne !

Et si je me trompe, qu’on m’envoie dare-dare les coordonnées de cet agent de voyage extraordinaire, que je lui donne une médaille…

Non, j’y crois pas, ça n’existe pas. Pas de nos jours !

Tenez dernièrement, une journée parmi d’autres. J’ai en face de moi une cliente qui m’expose son brief voyage.

Mais, vous savez quoi, même si tout roule comme sur des roulettes, mon cœur n’y est pas.

J’ai le nez depuis le temps et je sens bien qu’elle vient chercher un prix, un devis pour pouvoir l’aligner le soir même dans son salon, avec son copain, pour voir celui dont le rapport qualité/prix sera le mieux pour eux.

Seul le prix compte d’ailleurs pour cette dame car je sens bien qu’elle veut tout pour presque rien et que le budget qu’elle m’annonce n’est qu’un prétexte pour obtenir un max d’infos ou de prestations à moindre frais.

Des fois, ils nous prennent vraiment pour des lapins de trois semaines les clients !

Sur le fond donc, le coup classique.

En revanche, sur la forme, je n’y avais encore jamais eu droit et je suis tombée de ma chaise.

J’ai même aussitôt appelé ma copine qui bosse aussi sur un plateau affaire pour lui raconter. Elle non plus n’avait jamais vécu ce type de situation. Bon, dans toutes mes lectrices fidèles, je suis sûre qu’il doit bien y avoir au moins une ou deux à qui s’est arrivé et qui doit sourire de ma chronique. Tant mieux ! Comme quoi, j’ai encore de la bouteille à prendre.

Voici ce qui s’est passé.

Le dossier était simple, j’ai donc pu sortir rapidement le devis. La cliente me remercie et me demande si je peux patienter une minute le temps qu’elle appelle son copain.

Je suis étonnée parce que je ne m’attendais pas à ce qu’elle se décide de suite. Du coup, je lui sort un « bien sûr faites donc « .

Ben ouais, au cas où le flair de Super Julie se gourerait…

« Oui, chéri, j’y suis. Et toi, t’y es ? Alors, elle te le sort à combien la tienne. Moi, je suis à 498 € TTC. Ça me paraît pas mal. […] Ah ouais ?! Bon, attend, je lui négocie de suite. Essaye de voir de ton côté pour obtenir le supplément bagage gratos au cas où ? On recompare dans deux minutes. »

Une double négo en direct par téléphone. Dites-moi, s’il vous plaît, que ça vous en bouche un coin à vous aussi !

On aura vraiment tout vu en ce bas monde !!!

Bon allez, j’embrasse bien fort toutes les collègues qui ont déjà fait face à ce manque total de respect de notre profession. Vraiment, je ne m’y ferai jamais. Pourtant, je suis pas si vieille que ça, non ?!

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en voyages