Coup de Plume de Pierre Doulcet : Boycott ou pas Boycott ?

6 juin 2014   Pierre Doulcet   5 commentaires   À la une, Chroniques       6051 vues

Même si on le savait déjà, rien n’est simple dans la vie.

On en a une nouvelle confirmation avec la proposition du boycott des Maldives par le duo des grands pros Rial / Maillot, réagissant au rétablissement de la peine de mort dans ce nirvana pour touristes .

Y compris pour les enfants, lesquels devront néanmoins attendre l’âge de 18 ans pour l’exécution de la peine….

Comme quoi, même à notre époque, l’horreur ne connaît plus de limite !

Dans un contexte économique déjà difficile dans lequel se débat le monde des professionnels du voyage, cette proposition de boycott en rajoute évidemment une couche sur la dépendance de plus en plus oppressante, année après année, liant les agents de voyages, les transporteurs et les hôteliers aux retombées violentes de la politique internationale en cette première décennie du siècle.

Une évidence que les plus charitables intentions qui nous habitent ne peuvent effacer.

Nous en découvrons, hélas, les effets en suivant l’actualité quotidienne.

Notre sage Julie s’en faisait fort justement l’écho dans sa chronique de lundi dernier.

Pour mieux comprendre la proposition de boycott de Rial/Maillot, il convient auparavant de savoir que 39 pays appliquent encore la peine de mort.

Avec sur cette liste des valeurs sûres du Tourisme comme : Les Bahamas, l’Inde, le Japon, la Malaisie, l’Indonésie, l’Egypte, Singapour, la Thaïlande, le Vietnam, la Barbade, le Kenya, la Jamaïque, la Russie, Sainte Lucie ou les Émirats.

Sans oublier le Qatar où se déroulera la Coupe du Monde de Foot 2022 (d’ailleurs contestée pour des histoires de pots de vin), les États Unis avec toujours une majorité d’Etats non abolitionnistes et la Chine championne des exécutions (environ 4.000 en moyenne chaque année) alors que beaucoup de familles ignorent encore, comment ont disparu leurs proches lors des événements de Tiananmen le 4 juin 1989 …..

Certes, dans ce combat contre la peine de mort, le boycott des Maldives ne pèse pas lourd en comparaison de ce qu’entrainerait une tentative similaire vis-a- vis des USA , de la Chine, de la Russie, des Émirats et tutti quanti.

D’où, probablement, la prudence, toute,diplomatique, de Pascal de Izaguire, le patron France de TUI France lorsqu’il déclare :  » si notre syndicat, le Seto, peut faire pression sur son gouvernement cela aura beaucoup plus de poids que des prises de position individuelles  » ….

Même en étant optimiste sur la renommée et la puissance du Seto dans le monde du voyage (lequel Seto en l’occurrence, me semble, au passage, plus réactif que le nouveau SNAV mode JPM ), comment ne pas demeurer toutefois dubitatif face aux réactions haineuses de ces excités de la Charia aux commandes de leur chapelet d’îles  » perverties par les mœurs dépravés des touristes occidentaux  » dixit une de leur Fatwa .

Rial, Maillot, le Seto semblent sous-estimer l’étendue de cette frénésie destructrice en progression sous des formes multiples a travers le monde et penser que la simple menace d’un boycott touristique fera reculer les fous d’Allah sévissant actuellement aux Maldives.

Et cela en jouant sur la sanction économique et le pouvoir supérieur de l’argent.

Souhaitons qu’ils aient raison.

Si tel était le cas, cette forme de corruption, pour une fois, mériterait nos applaudissements !

Je vous le disais au départ de cette chronique  » rien n’est simple dans la vie !  »

Y compris dans le Tourisme ou le Paradis peut parfois côtoyer l’Enfer !

Alors, boycott ou non boycott ?

Pierre Doulcet

Ps: Et comme toujours : pdoulcet @ me.com