[1]Le récent petit article d’un confrère à propos des manifestations en Turquie intitulé : » que répondre à vos clients ? » résume, par son seul titre, combien il devient difficile dans la profession de continuer à se mentir sur les évolutions géographiques, sociologiques et politiques du nouveau monde surgissant sous nos yeux.
Un bouleversement nous obligeant à revoir rapidement en priorité et en profondeur la stratégie sur le choix des destinations.
En effet, même si l’Irak a disparu depuis belle lurette des brochures en agences comment demeurer sourd et aveugle face aux événements actuels touchant ce pays.
Non seulement sur un plan militaire mais aussi sur celui plus prosaïque des « gros sous » et de l’armement.
En effet, vous devez savoir que les djihadiste d’un Islam radical, durant leur offensive vers Bagdad, auraient mis la main sur une cagnotte de 480 millions de dollars lors de la prise de Mossoul ! Avec en un prime un très confortable lot de kalachnikovs….
Que croyez-vous qu’ils vont en faire ?
Eh bien tout simplement en utiliser une partie afin d’en faire profiter leurs petits camarades sur d’autres zones figurant dans le viseur de cette nébuleuse d’organisations opérant désormais à l’échelle mondiale.
Nul besoin d’être Madame Soleil, pour en prévoir les conséquences rapides pour des pays déjà en première ligne dans leurs objectifs.
Inutile de vous en donnez les noms, vous les connaissez.
Dernier en date depuis 48 heures, le Kenya que l’on déconseille vertement aux touristes !
Il va donc vous devenir de plus en plus difficile de rassurer vos clients sur un voyage ou un séjour dans ces destinations en se contentant de leur conseiller d’éviter, selon la formule consacrée : » certains lieux publics, théâtres de regroupement massifs pouvant dégénérer » !
Arrêtons dans un tel climat, de nous mentir sur la réalité du monde actuel mais surtout de mentir aux candidats à l’évasion touristique.
Comme vous, ils suivent l’actualité quotidienne sur les chaînes d’infos.
L’inconscience ne saurait être une excuse.
Notre Julie l’a d’ailleurs fort bien compris en choisissant, pour mieux la combattre, la légèreté dans ses chroniques n’en déplaise à deux de ses contradicteurs plutôt méprisants.
Fort heureusement, il y a encore d’autres destinations plus fréquentables que celles que nous ont gravement polluées ces énergumènes fascinés par une barbarie cauchemardesque d’un âge que dans nos rêveries nous voulions oublier.
Le massacre de 1.700 soldats irakiens la semaine dernière, nous ramenant à celui des 4.000 officiers polonais par la police soviétique russes ( NKVD) dans la forêt de Katyne au printemps 1940 !
Je n’ignore point que mon propos n’aura rien de plaisant pour les destinations victimes de ces fous furieux mais nous devons également savoir, que persister dans un aveuglement pusillanime face à l’ évolution tragique de la situation, ne servira a rien.
Les bonnes paroles et les opérations bisounours face au déchaînement de ces nouveaux totalitaires non plus !
À son échelle, hormis l’application impérative du principe de précaution, le métier n’en a ni la force ni les moyens.
Seuls les États peuvent aujourd’hui agir dans cette confrontation fondamentale prenant par certains côtés des allures de guerre de cent ans.
Avec des particularités spécifiques tenant à la genèse du XXI siècle comme des territoires privilégiés style Dubaï, des tentatives d’alliances apparemment hors nature entre les États-Unis et l’Iran contre l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Maroc bénéficiant d’un roi Commandeur des croyants.
Dernière précision pour le cas où vous auriez encore besoin de mieux percevoir la réalité des faits. Retenez bien le nom » EIIL.
« En raison de ses succès militaires et de ses méthodes modernes de communication, la plus riche des organisations terroristes (on parle d’un matelas de deux milliards de dollars ) exerce un fort attrait sur les djihadistes au point de concurrencer désormais sérieusement al-Qaïda » !
Le type même de cauchemar, sur le plan strictement professionnel, que le SNAV, le SETO et l’APST comme l’ensemble de la profession, vont devoir intégrer.
En vérité, nous assistons à un nouveau chapitre de l’histoire du monde dont le début a commencé le 11 septembre 2011.
Même si, pour l’opinion, outre la grève de la SNCF et autres débats franco-français, le Mondial sert surtout, en ce moment précis, de leurre idéal jusqu’au 13 juillet.
Pierre Doulcet
Ps : et comme toujours : pdoulcet @ me.com