Près de 80.000 ressortissants russes se trouvent actuellement en vacances en Egypte, mais il n’y a pas de plan d’urgence pour les évacuer malgré le crash de l’avion russe survenu dans le Sinaï dans des conditions suspectes, a affirmé samedi un responsable du tourisme à Moscou.
Ces touristes, qui séjournent pour la plupart dans les régions de Charm el-Cheikh et Hurghada au bord de la mer Rouge, pourront rentrer dans leur pays au moment qu’ils choisiront, a assuré à l’AFP Irina Tiourina, porte-parole de la fédération de l’industrie touristique russe. Les Russes ayant acheté des séjours de vacances en Egypte se voient désormais proposer des destinations de remplacement, en particulier la Turquie.
D’autre part, un avion Thomson Airways transportant 189 touristes de Londres à la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh est passé, en août dernier, à moins de 300 mètres d’un missile peu avant son atterrissage, ont révèlé samedi derniers les médias britanniques.
Les présidents égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et russe, Vladimir Poutine, ont convenu de renforcer la coordination bilatérale en matière de sécurité aérienne pour reprendre les vols russes en direction de l’Egypte aussi vite que possible, tandis que le ministre égyptien des Affaires étrangères a indiqué samedi qu’aucune hypothèse ne ressortait à ce stade de l’enquête sur le crash de l’avion de la compagnie russe Metrojet le 31 octobre.
L’analyse des boîtes noires de l’Airbus A321 permet de privilégier fortement la thèse d’un attentat à la bombe, avaient indiqué vendredi des sources proches du dossier à Paris.
« Nous n’avons écarté aucune possibilité mais il n’y a pas encore d’hypothèse avant que l’enquête soit finie et qu’un rapport complet soit prêt », a dit Sameh Choukri, ministre égyptien des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse au Caire.
Il a en outre ajouté que les renseignements qui auraient joué un rôle dans la décision de la Grande-Bretagne de suspendre ses vols vers et au départ Charm el-Cheikh n’avaient pas été fournis aux services de sécurité égyptiens.
« Nous nous attendions à ce que toute information technique soit partagée avec nous avant leur publication dans les médias« , a-t-il indiqué.
La Grande-Bretagne avait annoncé mercredi avoir de nouvelles informations laissant craindre que la chute de l’avion ait été provoquée par un engin explosif et décidé de suspendre ses vols.
La Russie a ordonné vendredi la suspension de ses vols vers l’Egypte sur la recommandation de ses services secrets.
Les deux pays rapatrient des milliers de ressortissants en vacances à Charm el-Cheikh par des vols spéciaux.
Le crash de l’Airbus de la compagnie russe Metrojet, qui devait rallier Saint-Pétersbourg (Russie) au départ de Charm el-Cheikh, a coûté la vie aux 224 personnes à bord, presque toutes des Russes.
Ce drame risque de porter un nouveau coup dur au tourisme en Egypte, un pays déjà affecté par des années d’instabilité depuis la chute de Hosni Moubarak à l’issue d’une révolte populaire en 2011.
Les USA en état d’alerte
Washington demande à certains aéroports du Moyen-Orient de renforcer les mesures de sécurité pour les vols en direction des Etats-Unis, par mesure de précaution après le crash en Egypte, a indiqué vendredi le ministre américain de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson.
« Au fur et à mesure que l’enquête sur le crash progressera, nous évaluerons en permanence ces mesures et nous déciderons si des changements supplémentaires sont appropriés« , a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Nous avons identifié un certain nombre de renforcements temporaires, de précautions, concernant la sécurité des vols à destination des Etats-Unis depuis certains aéroports de la région« , a déclaré M. Johnson.
Il s’agit d’élargir les contrôles sur les objets embarqués dans les avions. Et aussi de mener des évaluations de l’aéroport en commun avec nos partenaires internationaux, et de prendre d’autres mesures visibles ou non, a-t-il précisé.
Ces mesures viennent s’ajouter à celles mises en place l’été dernier pour certains aéroports étrangers. Beaucoup d’entre elles ont déjà été adoptées par nos alliés européens, a également indiqué M. Johnson.