Au terme d’une longue tournée de 25 dates qui ont chaque fois entre 30 et 60 personnes, Antoine Lacarrière, le directeur général de Croisières de France (CdF), estime que le marketing est toujours efficace sur le marché de la croisière.
D’abord parce que la clientèle répond bien, malgré les circonstances actuelles.
Elle répond d’ailleurs si bien qu’elle lui a permis de doubler le nombre de ses passagers entre 2013 et 2014, en passant de 50 000 à 100 000.
Et si le directeur général de Croisières de France ne prévoit que 10 000 pax supplémentaires en 2015, c’est qu’il est toujours en attente d’un nouveau navire susceptible d’épauler l’Horizon et le Zenith.
Ensuite, parce qu’en matière de croisières, la France est un marché de conquête très dynamique, où 3 gros acteurs se partagent environ 80 % de la clientèle, soit à peu près 500 000 passagers…
Enfin, parce que le taux de pénétration de ce produit touristique en France est encore très faible, autour de 1, quand les Allemands et les Anglais caracolent à 3,5 .
« En triplant son taux de pénétration, la France arriverait à peine au niveau des USA », souligne Antoine Lacarrière, « Même si nous avons encore du mal à mobiliser les agents de voyages, le potentiel reste donc très fort. »
Dans ces conditions, Croisières de France, le 3ème croisiériste français a voulu terminer son tour de France en beauté, avec un coup marketing plus costaud : une croisière parisienne, à laquelle il a convié une centaine de personnes. Histoire de fêter en même temps l’accord de distribution passé avec Leclerc Voyages… et avec le réseau Tourcom qui, du 4 juin au 1er juillet, met à l’honneur le croisiériste pour faire profiter le grand public d’offres early booking jusqu’à 30 % de la nouvelle brochure Hiver 2015/Eté 2016.
Pour varier les plaisirs, pas de présentation power point, pas de grands discours sur les produits, les itinéraires les bateaux ou les promotions : « Tout ça, nos invités le connaissent bien », explique-t-il, « Et comme nous n’avons pas de nouveautés particulières, nous avons choisi de mettre en avant le « contenu produit », ses valeurs, ses forces et ses atouts. »
D’où son insistance, lors de sa brève prise de parole, sur le bon rapport qualité/prix, sur la qualité du service ou de la gastronomie et, bien sûr, à propos de la francophonie, un mot à prendre très au sérieux car la compagnie vient juste d’embaucher une personne et l’a chargé d’y travailler dans les moindres détails : choix des chaînes de télévision, des films, des spectacles, des conférences ; rédaction du journal de bord, coaching du personnel, etc.…
Pour les menus, en revanche, le travail est déjà fait par le partenaire historique, Gault & Millau, qui a déjà préparé tous les menus de l’année ; présentés en français forcément.
Pourquoi cette insistance sur la francophonie, y compris pendant les croisières Caraïbes et Transatlantiques, où pourtant la clientèle est plus internationale ?
Question d’atmosphère, de convivialité.
Dans un petit paquebot, les rencontres se font plus facilement quand tout le monde parle la même langue, et l’ambiance se réchauffe plus vite.
C’est aussi un point important quand on veut attirer les familles. A cet égard, Croisières de France a eu une belle idée avec son nouveau partenaire Play Bac, une maison d’édition spécialisée dans les livres et les jeux éducatifs pour enfants.
Ensemble, ils ont élaboré des livrets adaptés à chaque itinéraire, qui transforment les enfants en petits explorateurs, susceptibles de guider leurs parents dans le choix des excursions, puis d’enrichir leur visite par les nombreux détails qui leur sont fournis.
Et puis la francophonie, n’oublions pas, ça justifie aussi parfaitement le partenariat de CdF avec les Miss France… D’autant plus que les Française, avec une objectivité insoupçonnable, sont quand même les plus belles femmes du monde.
Bertrand Figuier