Bon, je sais bien que nous sommes en période de pointe et que les aéroports et particulièrement les aérogares ne peuvent pas être dimensionnés juste pour quelques dates particulièrement chargées dans l’année. Je suis bien conscient également que les travaux d’agrandissement des installations aéroportuaires entraînent des dysfonctionnements et qu’ils perturbent inévitablement les itinéraires dessinés pour les cheminements. Je connais l’attirance des personnels pour déclencher des grèves au moment où l’effet de nuisance sera porté à son paroxysme. Oui, je sais tout cela, et je sais également que la gestion d’un aéroport est un exercice d’une extrême complexité.
Eh bien, ce n’est pas une raison pour que les passagers soient traités comme ils le sont en période de pointe dans les aéroports parisiens. Je ne vais pas étendre mon propos sur la plateforme de Charles de Gaulle, encore qu’il y ait beaucoup à dire en particulier sur les accès aux parkings, spécialement celui du terminal 2F, mais il me faut bien parler de la situation à Orly. J’en ai fait l’expérience récente pour un aller-retour sur Casablanca pendant la première semaine de ce mois de juillet.
[1]En fait le principal problème se retrouve aux filtres de sûreté et de police. Pour ce qui concerne les départs du 05 juillet, un seul poste de PIF (Poste d’Inspection Filtrage), là où on vous fait poser les chaussures, les ceintures la montre et j’en passe, était ouvert alors qu’une dizaine de vols étaient programmés pour le Maghreb mais aussi pour Israël et d’autres destinations méditerranéennes.
Résultat une queue plus qu’impressionnante et des passagers de plus en plus nerveux car il était impossible qu’ils se trouvent à temps en salle d’embarquement. Or la prestation qui doit être rendue par l’aéroport est tout de même payée par le client à hauteur de 11,50 € à 12 €. Autrement dit les passagers paient cher pour un anti-service.
Certes les aménagements ont été faits, le nombre de postes a été sensiblement augmenté tant à Orly Sud qu’à Orly Ouest mais on n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi Paris Aéroports ne s’est toujours pas doté de détecteurs pour les chaussures ce qui éviterait bien des désagréments aux clients qui doivent aléatoirement les enlever et aux agents de devoir faire faire demi-tour aux clients alors que ceux-ci viennent de franchir le fameux portique qui d’ailleurs se déclenche de manière différente dans un terminal ou un autre.
Les résultats économiques d’Aéroports de Paris devraient tout de même bien lui permettre l’achat de cet équipement que l’on trouve dans nombre d’aéroports européens.
[2]Bref, le résultat est que les vols, ce jour-là, sont partis en retard car il fallait bien attendre les passagers.
Alors on m’expliquera que ces difficultés ont été dues à une grève des agents de sûreté, lesquels ne dépendent pas d’Aéroports de Paris, mais de la société auprès de laquelle la prestation a été sous-traitée.
C’est une explication, ce n’est pas une excuse pour les passagers qui ont subi ces désagréments car le responsable est bien le donneur d’ordre et celui-ci est Aéroports de Paris.
Après tout ceux-ci ont payé la prestation et ils y ont droit. J’ajoute que dans ces moment-là, il n’y a personne pour rassurer les passagers, leur indiquer que leur transporteur a retardé l’avion afin qu’ils puissent le prendre.
Bref, on voudrait rendre nerveux des clients qui sont déjà stressés dans l’idée de prendre un avion qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Au retour j’ai assisté un peu au même phénomène, mais avec la Police Aux Frontières cette fois.
[3]Comme d’habitude devrait-on dire, les aubettes (cabines dans lesquelles se tiennent les policiers de la PAF) sont certes en nombre suffisant mais elles ne sont pas occupées.
Alors la queue s’allonge avec en plus le désagrément de voir que la séparation entre les passeports européens et ceux des autres pays n’est pas respectée.
La frustration est de plus accentuée par la vue des nouveaux Parafs, postes de contrôle rapides pour les détenteurs de passeports de dernière génération, sauf que ceux d’Orly Sud n’étaient pas opérationnels ce jour-là, il s’agit du 06 juillet.
Bien entendu on m’expliquera que les matériels mettent du temps à être installés, qu’il faut les tester, que sais-je.
Mais le client n’a rien à faire de ces explications. Il veut un système qui fonctionne.
[4]Et que l’on ne me donne pas comme excuse le temps nécessaire à l’installation, il me semble qu’un organisme gestionnaire des aéroports parisiens doit être à même d’anticiper suffisamment les commandes afin que les installations soient en fonctionnement pour les jours de pointe.
Au fond on a l’impression qu’après quelques années au cours desquelles on a pu sentir un vrai progrès quant à la relation avec les passagers, on est retombé dans une routine qui au fond repose sur le constat que les clients auront oublié les désagréments auxquels ils ont été confrontés, une fois sortis des aérogares.
J’engage vivement les responsables des aéroports parisiens à utiliser leurs installations comme de vulgaires passagers de classe économique et si possible avec quelques bagages.
Jean-Louis Baroux