Trois compagnies aériennes américaines ont accusé hier jeudi leurs concurrentes du Golfe d’avoir reçu au total 42 milliards de dollars de subventions de la part de leurs gouvernements de tutelle et demandé aux autorités américaines des mesures de protection.
Ces trois compagnies sont American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines qui se sont associées pour l’occasion à plusieurs organisations représentant les pilotes et les personnels navigants.
Des preuves rassemblées pendant une enquête de deux ans et documentées dans un rapport montrent que Qatar Airways, Etihad Airways et Emirates ont reçu 42 milliards de dollars de subventions et d’aides indues de leurs gouvernements respectifs depuis 2004, ont affirmé les trois compagnies américaines dans un communiqué commun. Elles ont parallèlement publié un dossier de 55 pages recensant toutes ces subventions.
Elles affirment que celles-ci sont contraires aux règles de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) dont font partie le Qatar et les Emirats Arabes Unis, sièges des trois compagnies visées.
Ce document demande notamment à l’administration américaine d’ouvrir des consultations dans le cadre des accords dits de ciel ouvert conclus avec le Qatar et les Emirats pour tenter de réduire les capacités qu’elles affirment indûment subventionnées et demander un gel de l’attribution de nouveaux vols pendant la durée des négociations.
« Nous sommes favorables à la concurrence entre les transporteurs internationaux et soutenons fermement les politiques de ciel ouvert qui ont apporté de grands bénéfices à l’économie mondiale et à des millions d’Américains, a affirmé Richard Anderson, PDG de Delta Air Lines. Mais les subventions apportées par les gouvernements du Qatar et des Emirats Arabes Unis sapent l’esprit de ces accords de ciel ouvert et nuisent à la concurrence sur le marché du transport aérien international, a-t-il estimé.
Les compagnies américaines reprochent notamment aux compagnies du Golfe d’avoir reçu des prêts à taux zéro et sans obligation de remboursement, la prise en charge par leurs gouvernements de tutelle des pertes sur leurs opérations de couverture, sur les coûts du carburant et la prise en charge des taxes d’aéroport. Cela leur a permis de grandir rapidement et d’ouvrir de nouvelles routes, affirment-elles.
Les compagnies du Golfe sont déjà accusées en Europe de recevoir des subventions publiques.
Emirates a dévoilé jeudi à Berlin un rapport positif sur son impact économique en Europe au moment où elle essaie d’obtenir des droits de trafic supplémentaires, notamment en France et en Allemagne.
Le PDG d’Emirates Tim Clark a indiqué à cette occasion qu’il prévoit de se rendre à Washington ce mois-ci pour discuter avec des responsables américains.