Vue l’ambiance actuelle, les chiffres du LEV (Les Entreprises du Voyages), semblent relativement encourageants. De manière synthétique, ils sont plutôt « mitigés », comme disait le Président, Jean-Pierre Mas, en les présentant hier à la presse.
La plupart d’entre eux sont négatifs, sans doute…
A la fin mai, par exemple, l’enquête BVA-LEV, nous apprend que les intentions de départ perdent 4 % par rapport à l’été 2015.
Quant au baromètre du LEV qui cumulent les résultats des 5 premiers mois d’activité tous canaux de distribution confondus, il annonce une nombre de pax sur les forfaits en baisse de1,4 % sur les réservations et de 5,1 % pour les Les forfaits France sont sacrément touchés, avec 6 % en moins pour les départs et 3,7 % de recul sur les réservations.
[1]Même topo morose sur les forfaits moyen-courrier qui fondent de 5,4 % en départs et de 1,7 % en réservations.
Seuls les longs-courriers s’en sortent honorablement en reculant de 2,2 % en départs alors qu’ils 7,2 % en réservations.
Ils s’en sortent aussi bien mieux en volume d’affaires puisqu’ils progressent de 0,7 % en départs et de 8,3 % en réservations ; quand France et Moyen-courrier chutent respectivement de 1,8 % et 5,4 % en départs ou de 2,5% et de 2,2 % en réservations.
En face, la billetterie arrive comme la cavalerie pour sauver le soldat tourisme…
Loisir ou affaires, le nombre de pax gagne globalement 13 % en résa et 10,4 % en départ.
La France s’en tire bien mieux que sur les forfaits, avec une hausse de 13 % en départs et de 14,9 % en réservations… De même les Moyens-courriers engrangent une hausse de 4,2 % coté départ et de 8,3 % en réservations. Les Longs courriers, quant à eux, c’est encore tout bon, avec 3,5 % de progression en départs et de 9,3 % en réservations.
On pourrait continuer à égrener les chiffres qui sont d’ores et déjà disponibles sur le site officiel du LEV, mais le détail ne changerait pas grand-chose au sentiment général.
Même si l’on ne rien faire pour contrebalancer les 4 % de gens supplémentaires qui ne pensent pas partir en vacances, rien n’est encore vraiment joué pour les Comme l’an dernier, malgré la crise qui s’envenime, 29 % des clients potentiels de la France se décideront à moins de 7 jours de leur départ ; ils seraient même 13 % sur la seule Nouvelle Calédonie… surprenant, non ?
Pour le moyen-courrier, des destinations comme la Tunisie, le Maroc, l’Allemagne, les Pays Bas ou la Grande Bretagne, affichent également des taux de VDM éventuelles assez haut, entre 11 % et 28 %…
On parle ici de volume de clients et ce qu’il faut remarquer c’est que le plus souvent, dans les chiffres globaux, les volumes d’affaires chutent moins que le nombre de pax ou que, dans le cas inverse, ils augmentent plus…
Autrement dit, les prix doivent monter ; par un biais ou un autre, ils font en tout cas mieux que se maintenir, et si ce stock de ventes venait à confirmer dans les prochaines semaines, même en partie simplement, l’activité générale des agences devrait tenir encore la route cet été.
Par ailleurs, la durée de séjours ne varie pas non plus tellement par rapport à l’été 2015.
En France, le ratio reste assez stable avec 70 % de séjours court (1 à 4 nuitées) pour 27 % de séjours moyens (5 à 12 nuitées), mais c’est en gros la même chose sur les moyens et longs courriers, y compris nos destinations outremer.
Ensuite, si le carnet de commandes pour juillet-août 2016 confirme les tendances des 5 premiers mois de l’année, avec un retard global de 2,3 %, la logique des VDM reste valable et, en plus, les destinations montantes : Espagne, (+11 %), Portugal (+ 21 %) Cuba (+ 57 %), Indonésie (+ 24 %, Chine (+ 12 %, par exemple, sont des pays qui ne devraient pas réserver de surprise désagréables dans les semaines à venir.
Une catastrophe naturelle n’est jamais négligeable, bien sûr, mais si les clients font ces choix, c’est justement parce que les autres destinations sont moins fiables à court terme… en terme de sécurité notamment.
Autre détail important dans ces chiffres, c’est que la clientèle aisée, le cœur de cible des agences, non seulement ne se réduit pas trop, si l’on en juge par les baisses affichées sur le nombre de pax, et qu’elle ne perd pas trop d’agent puisqu’elle accompagne la légère remontée des prix que l’on constate dans la hausse des volumes d’affaires.
A tout prendre, quand la grèves, la violence quotidienne, l’Euro, la crise économique et sociale qui s’intensifie peu ou prou, sans même parler du climat… on est bien obligé de convenir que l’activité des agences et celles des TO résiste plutôt bien.
Surtout que, d’après Richard Soubielle, vice-Président du LEV, « depuis 3 ou 4 ans, les professionnels du secteur ont adaptés leur stock et sont désormais nettement moins fragiles devant des retournements de situation ponctuels ou conjoncturels« .
Alors la nouvelle est peut-être en demi-teinte ; mais c’est quand même une bonne nouvelle.
Tout le monde connaît l’histoire du verre… à demi plein ou à demi-vide… à vous de choisir le point de vue qui convient le mieux pour agir en conséquence.
Bertrand Figuier