Aéroports de Paris traverse en ce moment la plus grande crise de son histoire. En plus des conséquences économiques désastreuses dues à la pandémie actuelle, dont on ne voit toujours pas la fin, le climat social dans l’entreprise s’est largement détérioré. La Quotidienne se fait l’écho de la grogne du syndicat CFE-CGC ADP, première organisation syndicale de l’entreprise.
Alors qu’un accord de RCC signé fin 2020 par les syndicats prévoyait déjà le départ de 1 150 des 6 400 salariés, la direction veut imposer des baisses de rémunération et menace de licencier. Inacceptable pour Véronique Pigueron, présidente de la CFE-CGC ADP.
Elle précise ainsi « dans le contexte de crise sanitaire et sociale de la pandémie, les syndicats d’ADP ont été appelés à participer en 2020 à des négociations sur trois projets d’accords : RCC (rupture conventionnelle collective), APLD (Activité partielle de longue durée) et APC (accord de performance collective) ».
La Direction exigeait la signature indissociable de ces trois accords, sous la menace de mesures unilatérales à l’encontre des salariés.
Faute d’obtenir l’accord majoritaire des syndicats représentatifs, refusant de céder à des pressions inacceptables, les négociations ont finalement repris pour déboucher sur la signature unanime d’un accord RCC, prévoyant 1 150 départs volontaires de l’entreprise, dont 700 non remplacés, ce qui représentait un effort conséquent pour le personnel restant dans l’entreprise, concernant leurs conditions et leur charge de travail !
« La Direction d’ADP, rappelle Véronique Pigueron, dans la foulée de la signature de cet accord qui interdisait tout licenciement économique avant janvier 2022, a prévu d’imposer des modifications DEFINITIVES des contrats de travail, entraînant des pertes financières de plusieurs milliers d’euros , ainsi qu’une clause de mobilité géographique imposée, sous la menace d’un licenciement, dans le cadre d’un PSE, entrant en vigueur en janvier 2022, pour tous les salariés réfractaires !
Les salariés, bien qu’ayant subi plus d’une année d’activité partielle, étaient prêts à consentir un sacrifice financier temporaire et proportionné pour surmonter la crise; la CFE-CGC a donc proposé, avec persévérance mais en vain, une clause formelle de « retour à meilleure fortune »!
« EN MÊME TEMPS », le groupe ADP endettait l’Entreprise pour plus de 10ans en achetant des aéroports à l’étranger, investissant 1,2 Milliard d’euros aux Indes, 400 millions d’euros au Kazakhstan, etc.. et faisait bénéficier son équipe dirigeante d’une augmentation de 10 % en 2020 ! Grande preuve d’éthique et de solidarité !!!
ADP, qui était considérée comme un modèle d’entreprise à mission est devenu sous l’autorité d’Augustin de Romanet, qui préside Paris Europlace, une entreprise à vocation purement financière dont le PDG peaufine le dégraissement et l’appauvrissement de ses salariés.
De plus, que la Direction d’ADP s’octroie le droit de modifier, de facto, unilatéralement et définitivement les contrats de travail, représente un précédent très dangereux pour les droits de tous les salariés !
Cette Direction, méprisante et autiste aux propositions des syndicats depuis plusieurs mois, contraint les salariés à manifester autant que nécessaire pour être enfin entendus par elle et son actionnaire majoritaire, aux abonnés absents…l’Etat ! conclut la présidente du syndicat.