Directives adaptocaristisques et parigottes, autrement dit : « pousse-toi d’là que j’m’y mette ! »

17 mai 2013   Jean-Pierre Michel   Aucun commentaire   Chroniques, Transport       3128 vues

Dis donc… PR, j’aurais t’y pas grave perdu mon temps par hasard, ces derniers jeudis en t’écrivant mes trucs sur le C°² ?
Vise un peu ce qui nous arrive : pas plutôt fini de développer mon argumentation en trois épisodes fascinants,  époustouflants de certitudes, éclatants de vérité et de lumière… sur les vertus du moteur à explosion et de sa bio motricité… que les deux prétendantes déclarées au trône de la capitale se mettent à s’époumoner en cœur, en clamant sur tous les toits de Paris leur principal thème de campagne : échange de tous les bus de la capitale… Et c’est du tout électrique, qu’elles promettent !

Punaise… Ô rage, Ô désespoir…  à croire qu’elles ne lisent pas « La Quot. », ce qui en soit est déjà franchement insupportable… Mais j’en viendrais même à imaginer que c’est pour me faire du chagrin, qu’elles me font ça…
Pour être bien mises au parfum, il eut fallu qu’elles regardent l’émission sur Arte mardi soir, si édifiante pour le contribuable : «L’imposture verte ou la fausse promesse d’une énergie propre».

Les énergies renouvelables peinent aujourd’hui à couvrir 1 % des besoins européens…
Làs ! Plus les promesses sont vertes, plus la facture est lourde….
Et vlan ! Finalement, on y démontre que les meilleures intentions peuvent conduire à l’inverse des effets souhaités (je cite).
En tout cas,  ça me prouve au moins que je n’y pige pas tout à fait que dalle… Moi, le petit phraseur du dimanche, bêtement convaincu que pour faire de l’électricité, les centrales c’est forcément du fuel ou du charbon… donc des fumées sauf à faire appel à l’énergie nucléaire… et que, sauf à être mieux avertis…

Les copains verts de Paris, D.B. en tête, ils sont aussi farouchement opposés à l’atome qu’aux fumées…  pfffhhhh ! Tout ça, c’est quand même vachement compliqué, non ?
Bon, allez PR… J’ai bien compris, faut que je change de disque… j’suis d’accord, on ne s’adressera plus aux politiques, ils ont des choses bien plus importantes à faire que d’écouter la sagesse de nos propos… Oui, mais alors…  qu’est-ce que je vais bien pouvoir trouver à te raconter, moi… le quidam de base plus très vert ?

PR, pour me connecter au mode « inspiration », je n’ai encore pas trouvé de meilleure méthode que de suçoter la branche droite de ma paire de lunettes… et alors là, tout d’suite, çà se bouscule au portillon et rapplique vite fait à l’esprit des tonnes de fantaisies autocaristiques.
Comme Robert Lamoureux autrefois, j’ai envie de dire « Ecoute… Ecoute… ».

Parmi ces souvenirs, une histoire bien parisienne qui se rapporte aux bons soins réservés aux  touristes qui prétendent avec impertinence visiter par autocar la zone internationale touristique par excellence : Paris… faut quand même qu’y soient gonflés, non ?
Surtout après avoir vu les bandes de vandales s’attaquer à un car de touristes dans la nuit de lundi dernier ! non ?

Bref, pour bien tout comprendre des tracas des municipalités en charge de la capitale mondiale du tourisme, il est indispensable de préciser que 26 millions de visiteurs y sont acheminés chaque année…
Egalement utile de savoir que jusqu’à 2.000 autocars y circulent quotidiennement permettant à plus de 70.000 passagers de se déplacer rapidement, de sauter aisément d’un site touristique à l’autre.
Notre autocar, décidément carrément indispensable, fait donc bien office de passerelle entre lieux de visites, les hôtels et restaurants et tous les lieux incontournables pour tous ces précieux touristes.

Selon vous, amis lecteurs (je fayotte)… Une manne inestimable qui fait pâlir d’envie toutes les municipalités du monde et de ses environs… Face à ces recettes considérables qui abondent de  tous les côtés, croyez-vous qu’ils soient comblés les élus locaux ?

Je vous le donne en mille, Émile… Et ben, pas contents du tout… qu’ils sont ! Because ?  Because trop de bruit, trop de monde, trop de complications, trop de circulation, trop de ceci… Trop de cela… Et patati et patata, chorale étonnamment négatisante* (?).

Aux faits, Monsieur le Procureur, venons en aux faits, s’il vous plait ! Bon et bien, c’était il y a 10 ans… 10 ans déjà, précisément  en juin 2003 que, face à tous leurs tourments la municipalité et son Maire B.D. décident de convoquer un  panel d’élus, Monsieur le Préfet de Police, quelques responsables de la circulation bien choisis, en une réunion organisée dans la confidentialité des sous-sols de l’hôtel de ville de Paris.

Pour tout dire, sans erreur possible, l’ambiance de cette réunion avait été fraichement badigeonnée « couleur vert pomme crue » pour l’occasion et les décisions prises d’avance, comme le veut la règle de la démocratie française.

Furent parallèlement conviés tous les représentants des familles influentes au sein de ce tourisme jugé dérangeant : Agences réceptives, représentants de syndicats de transport, hôteliers, restaurateurs, commerçants, guides, compagnies de  bateaux… Directeurs de Musées, organisateurs de congrès et même quelques riverains triés sur le volet…
Sagement, bien qu’inconfortablement aligné face à la tribune, chacun pouvait en cet instant se sentir investi d’un rôle de décisionnaire, acteur capital choisi, prêt à vivre une révolution propre à faire du propre… Tous prêts à s’écouter les uns les autres et à apporter un avis qui déboucherait forcement sur les formules les plus sages…
L’expérience était au rendez-vous, puisque les décisionnaires officiels venaient tout juste de faire avaler aux parisiens l’élargissement des couloirs de bus (devenus trop larges !), et par voie de conséquence, le rétrécissement des voies réservées à tous les autres véhicules (devenus trop étroites).

Depuis, conducteurs de voitures, d’autocars, de camions de livraisons et autres travailleurs roulants des rues pestent !
Cette réussite absolue est reconnue unanimement par les citoyens qui ont maintenant tout loisir et gagné un temps précieux, pour réfléchir à la pertinence de cette organisation, lorsqu’ils sont coincés au cœur d’inextricables bouchons chaque jour…

( A suivre : les solutions ? pas si sûr ! )
*négatisante : Jp vocable.

Jean-Pierre Michel