Du Paradisland aux terres de Jésus…
28 novembre 2013 Jean-Pierre Michel Aucun commentaire Chroniques, Groupes/CE, Les jeudis, People Croisieurope, Gérard Schmitter
Quel itinéraire impressionnant !
On ne peut rester de marbre face à l’hallucinante épopée de Gérard Schmitter, fils de potiers, diplômé arts déco à Limoges…
Est-il imaginable qu’il ait eu l’idée de prendre son élan au Paradisland, ce petit coin de paradis comme son nom l’indiquait, où des centaines de touristes affluaient par navettes fluviales, attirés par ce concept séduisant de thés ou de soirées dansantes, qui se prolongerait bientôt sur les eaux du Rhin, à bord de l’ « Alsace Number Ouane » !
En confidence, quelques-uns n’ont évidemment pas oublié une petite Anne-Marie, qui s’activait aux services en salle, ni l’animateur enjoué de ces fêtes endiablées qui se prolongeaient souvent jusqu’aux aurores… notre ami Tony ou coïncidence… aurait-il été dji notre Tôny ?
Bon allez, avançons… car il faut faire vite et s’accrocher pour suivre le fil de l’histoire, sans avoir peur de s’équiper en marathonien si l’on veut atteindre sa cadence… parce qu’il dégageait le Chéérard, à l’allure d’un vainqueur du « Vendée Globe », le bougre.
Après l’Alsace I, le Hansi, le Petite France, le Kleber, il ne tarde pas à nous présenter, toujours animé par cette magistrale suite dans les idées bien alsacienne, son premier bateau catégorie prestige, baptisé le Kellermann, fort de 48 cabines.
48 fois deux, çà ne peut pas être un hasard, cela représente environ 80 passagers ? Ne serait-ce pas la capacité de deux autocars ou d’un petit zinc…?
Et lorsque l’on dit baptisé, chez les Schmitter, c’est sans méprise… ils ne risquent pas de sombrer les bateaux, parce que c’est Môssieur le curé en personne qui vient les bénir sur place, quai des Alpes à l’origine, copieuse aspersion d’eau bénite à la clé.
Et dans la foulée, comme pour bien vérifier la solidité des flancs, c’est au tour du parrain et de la marraine de faire exploser la traditionnelle bouteille de champ sur la coque…
On serre les louches… on trinque, on s’embrasse, du beau spectacle qui laissera des traces, de l’émotion… de vrais souvenirs… et c’est de surcroît une excellente opération marketing !
Ils en ont de la chance, c’est vrai… les élus, aussi fiers qu’Artaban de voir gravés leurs noms en bonne place dans la coursive d’entrée.
Leur fierté les conduira à frotter inéluctablement cette plaque de cuivre étincelante du revers de la manche en passant… et les amènera à vouer une éternelle reconnaissance à l’initiateur de cet évènement !
L’objectif commercial de départ était la conquête du marché des transporteurs de tourisme, à qui l’on rendait visite chez eux, sans préparatifs sophistiqués… sans calculs abracadabrantesques ou salamalecs inutiles… juste par courtoisie et bienveillance !
Gérard et Tony, les deux infatigables routards, s’élançaient tout simplement dans le tour de France des autocaristes, sans négliger les endroits les plus reculés de nos campagnes… et sans jamais redouter les kilomètres.
A coup de nuits de fatigue sur les routes de France, ils se sont fait de vrais copains avec tout ce petit monde du voyage en groupes. Plus fort encore, l’organisation de petites croisières promotionnelles, destinées et offertes aux professionnels.
« Donner d’abord, afin de mieux recevoir »… quelle belle devise !
Bien leur en a pris d’entreprendre cette politique, que d’autres auraient pourtant écartée avec une pointe de commisération.
Dès leurs premières visites, Gérard et Tony ont su cumuler la bonne répartition de leurs allotements, et une clairvoyance par rapport aux nouveautés dont les clients de leurs clients pouvaient rêver…
Cette collecte d’idées, cette récolte d’informations, recueillies ici et là, ont fait bouillir cette marmite de potion magique qui continue à faire des bulles.
Si tous les professionnels connaissent bien ce que CroisEurope propose aujourd’hui dans ses catalogues, visualisent les bâtiments, les cabines et les salons sur internet… bien peu en revanche sont conscients de la farouche détermination du grand bâtisseur, dont la témérité associée à celle de son laconique et Harleytiste assistant Bernard Romeu, allait jusqu’à faire danser les banquiers sur le grill, ceux-ci oscillant entre l’inquiétude de prendre la responsabilité de ces dossiers de financements monumentaux et la perspective de voir s’envoler la grosse affaire dans les griffes d’un concurrent voisin…
Ce sera au fil du temps, un rien de culot dans les tripes et pour ne rien laisser au hasard, que Gérard prendra la décision de maitriser la totalité de la conception de ses bateaux et de leurs aménagements. C’est ainsi qu’il aura la fierté d’inviter tous ses fidèles à l’inauguration du « MS Liberté », premier bateau entièrement conçu par l’entreprise familiale, sous la conduite du maestro, de ses fils et d’un ingénieur maison.
La suite de la réalisation sera l’affaire d’une équipe d’artisans finement choisis et irréprochablement organisés.
Peu nombreux sont les témoins des arrivées successives de coques nues, acheminées par voies navigables depuis les chantiers de Belgique…. De couleur sombre, impressionnantes ossatures de ferraille motorisées… aucun de ces spectateurs ne pouvaient supposer la métamorphose qui permettrait d’aboutir aux formes, aux couleurs et aux aménagements, tous conçus dans la tête du génial créateur. Le nez de Cyrano… les yeux de velours d’une belle de Cadix, le dos cambré d’une impératrice en devenir… et tout autant de tissus, de décors floraux, de lumignons ou de fariboles, tous merveilleusement agencés par Jeanine.
L’un après l’autre, tous de blanc vêtus… ornés de leurs bordures vertes et de hublots ouverts sur des cabines séduisantes, les M/S succèdent aux M/S… Une flotte composée de vingt-six navires fluviaux répartis sur tous les fleuves d’Europe… A laquelle s’ajoute une prochaine armada de quatre élégantes péniches à cabines qui font déjà rêver à de lentes flâneries sur les canaux… Alors que, comble de l’audace pour ces téméraires, « La Belle de l’Adriatique » est déjà venue se frotter aux flans de ses monstrueux frangins du maritime sur les côtes de Croatie… On dit qu’elle touchera bientôt les côtes de Terre Sainte…
« Tu touches à tout » ou « tu touches Atout » ?
On l’a déjà dit, rien ne semble pouvoir arrêter ces capitaines, ni leurs équipages… Gérard a laissé en souvenir ses nombreuses peintures qui enluminent les panneaux des coursives… tournesols ou soleils qui témoignent pour toujours de son attachement à la vie… Anne-Marie, Patrick, Philippe et Christian assurent maintenant avec brio l’intégralité de l’organisation, anticipant déjà avec intelligence une succession familiale.
« Du tout compris » ou « Tout bien compris » ?
Un seul regard suffit pour deviner l’harmonie des services proposés, en parfaite adéquation avec les attentes d’une fidèle clientèle : restauration et gastronomie, hébergement, spectacles avec vedettes à l’appui, visites guidées et excursions, animations de bord, ventes de souvenirs et poteries (souvenir des origines)… acheminements par autocar, affrètements aériens… Le tout superbement orchestré depuis la tour de contrôle de Strasbourg, siège magistral et impressionnant rue de la Division Leclerc…
Un œil sur chaque bateau… un œil sur chaque fleuve… un œil sur l’aménagement portuaire maison, un œil sur chaque agence… Un régiment de 1 000 personnes qui s’active chez CroisiEurope pour satisfaire les 220 000 voyageurs transportés chaque année… çà parle !
Un sacré bout de chemin depuis le paradis de Rhinland jusqu’aux rivages de la Terre Sainte…. Alors, à la manière de Georges Pernoud… La main sur le cœur, on vous souhaite à tous : BON VENT !
(A suivre)
Jean Pierre Michel
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