Les Entreprises du Voyage : le coup de gueule de Jean-Pierre Mas !
20 octobre 2016 Bertrand Figuier 1 commentaire Distribution EDV, Jean-Pierre Mas, Les Entreprises du Voyage 5449 vues
Pourquoi en rajouter ? Tout le monde sait bien que la saison n’a rien eu de florissant et que les agences de voyages s’en tirent pas trop mal, seulement parce que la clientèle « aisée » est de plus en plus aisée et qu’elle n’hésite pas à partir plusieurs fois par an, en cours, moyen ou long courrier. Son panier moyen augmente tandis que le volume de clients moyen ou entrée de gamme continue de s’effriter, selon les chiffres d’EDV (les Entreprises Du Voyage).
Cette tendance n’en est plus une, car elle s’enracine depuis maintenant plus de 18 mois, voir plus de 2 ans.
Il n’y a donc rien de surprenant dans le dernier baromètre du syndicat des agents de voyages par rapport à ce qui avait été dit durant Top Résa.
D’ailleurs les destinations qui montent sont les mêmes qu’il y a un mois : le Portugal, Cuba, ou encore l’Iran, même si ce pays n’est pas encore entré dans le Top 10 des destinations long courrier.
En revanche, ce qui paraît bien plus surprenant, c’est qu’EDV et son Président, Jean-Pierre Mas, sonne l’alarme sur le réceptif dont la situation est assurément et carrément dramatique ; comme il le disait : « on est passé du chômage technique ou partiel aux plans sociaux… »
Mais précisons ce point, le président d’EDV sonne une alarme naturelle, évidente, en revanche, ce sont les raisons qui motivent cette alarme qui sont tout à fait nouvelles.
En effet, Jean-Pierre Mas parle d’insécurité ; pas celle de la nation, mais celle des individus, et des touristes en particulier.
A ses yeux, il faut arrêter de non seulement les incidents du type « pillage » sur l’autoroute entre Roissy et Paris mais en plus, il faut aussi stopper tous discours négatifs sur la situation française ; surtout parce qu’il est relayé tel quel à l’étranger.
A ce niveau de critique, c’est contre le gouvernement que tonne le Président d’EDV, notamment lorsqu’il dit que les discours lénifiant des différents ministères sur les « 100 Millions de visiteurs » sont définitivement en dessous de la situation, qu’ils n’ont plus aucune crédibilité et qu’il faut désormais prendre les problèmes à bras le corps, pour ce qu’ils sont réellement.
Pour que le Président d’EDV en arrive à évoquer clairement et publiquement ces questions, c’est qu’elles deviennent non seulement graves mais aussi urgentes à régler !
Jean-Pierre Mas n’est pas un homme à jouer sur le spectaculaire, ni le partisan d’un monde ultra sécuritaire, fût-ce pour protéger le business…
Seulement, c’est un pragmatique, et il sait bien que la profession a besoin de paix, partout, aussi bien en France qu’ailleurs, pour que les gens désirent visiter la France ou un autre pays.
Au nom de la profession et de ses partenaires, il appelle à réagir, à remettre un peu d’ordre et de cohérence dans tout ce barnum de grève, de délinquance ou de manifestation violente, mais aussi d’état d’urgence qui détourent de nombreux touristes, y compris français de Paris ou de la Côte d’Azur.
Les voitures qui brûlent, ça suffit… ça passe sur les télévisions du japon, des USA, de Chine…
Pour quel résultat ? une chute cruelle de la fréquentation.
EDV n’est ni un organe politique ni un parti ; il ne peut que signaler les problèmes.
En attendant, Jean-Pierre Mas préconise d’aider au moins fiscalement les nombreuses entreprises qui sont en délicatesse. Car pour lui, ce qui pointe immédiatement et fortement, c’est une aggravation du chômage.
Or, qui dit aggravation du marché de l’emploi, dit aussitôt perte de clientèle et destruction d’emplois dans les agences et les TO.
Il espère sans doute que le poids de la presse professionnelle du tourisme suffira à réveiller le gouvernement.
Espérons-le avec lui, d’autant plus qu’il a aussi soulevé, lors de la présentation du dernier baromètre d’EDV, le retour du projet de taxation des aides que les Comités d’entreprises apportent aux salariés les plus démunis : c’est une idée totalement « antisociale » affirme-t- il sans ambages.
Une question qu’il va falloir suivre de très près, après l’alerte du mois de mai dernier et l’amendement Faure (cf : http://www.laquotidienne.fr/des-vacances-de-riches- cest-au- dessus-de- 322-e- non/)
Heureusement pour la profession, le Président d’EDV ne compte pas seulement sur la presse.
Jean-Pierre Mas a un plan B ; c’est le fameux « panorama de branche des entreprises du voyages ».
Dans ce document, qui devrait sortir tous les ans à partir de 2017, ses équipes ont beaucoup travaillé le volet social. C’est à la fois pour mieux négocier avec les syndicats de salariés, bien sûr, mais c’est aussi, et peut-être surtout, pour bien montrer au gouvernement le poids économique et social du secteur.
A défaut de peser politiquement, faire saillir les effets « systémiques » de l’action, ou de l’inaction, des pouvoirs publics sur l’économie générale d’un secteur qui pèse un peu plus de 7 % du PIB, c’est de bonne guerre et c’est certainement plus utile pour relever le tourisme national que de diffuser un « joli film » dans les avions.
Bertrand Figuier
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1 commentaire pour “Les Entreprises du Voyage : le coup de gueule de Jean-Pierre Mas !”
Enfin la vérité ne semble plus
faire peur à JPM
Reste ,le plus difficile : le passage aux actes !
Être ou paraître , voilà désormais la question ?
Pierre Doulcet