Eurostar a établi en 2014 de nouveaux records en matière d’activité, avec un trafic par la clientèle d’affaires qui a retrouvé une dynamique digne d’avant la crise financière, et espère continuer sur sa lancée en 2015, qui verra un développement de son offre et le renouvellement de sa flotte.
La compagnie ferroviaire transmanche, détenue à 55 % par la SNCF, a transporté 10,4 millions de passagers l’an dernier, soit une hausse de 3 % par rapport à 2013, pour un chiffre d’affaires en progression de 1 % à 867 millions de livres (environ 1,17 milliard d’euros au cours actuel), détaille-t-elle dans un communiqué.
Côté finances, le bénéfice d’exploitation d’Eurostar a augmenté de 2 % à 55 millions de livres.
« C’est une année record pour nous, on n’avait jamais fait autant de passagers et de chiffres d’affaires, et c’est la première fois qu’on voit depuis 2008-2009 une tendance si positive sur nos marchés d’affaires, sans être exubérante, avec des entreprises plus confiantes (…) et prêtes à développer leurs activités« , a commenté hier le directeur général de la compagnie, Nicolas Petrovic.
Selon lui cette dynamique des voyages d’affaires (+4 % l’an dernier) s’est illustrée non seulement au Royaume-Uni, qui bénéficie d’une forte reprise économique, mais aussi du côté français (malgré une croissance bien moins élevée l’an dernier dans l’Hexagone).
Concernant la clientèle loisirs, très dépendante de la confiance des consommateurs, « elle est en très légère hausse, avec des marchés différents« , la demande britannique étant plus soutenue, tandis que les clientèles française et belge, « plus timides et attentistes« , sont « plutôt stables ou en légère hausse« , a-t-il indiqué.
« On espère que 2015 sera un peu meilleur de ce point de vue là« , a-t-il souligné.
Le patron d’Eurostar a précisé que les réservations vers Paris avaient nettement souffert en janvier, les attentats en France ayant pesé sur la clientèle touristique.
Malgré cela, l’objectif du groupe pour 2015 est « de continuer à croître et de battre nos records« , a-t-il assuré, en rappelant que le groupe lancera le 1er mai une ligne directe entre Londres et Marseille, puis mettra en service en fin d’année de nouveaux trains fabriqués par Siemens, qui lui permettront d’améliorer son offre.
« C’est une autre année de croissance que nous espérons« , a-t-il ajouté, disant « préparer des tas de surprises pour nos clients » sur la future ligne Londres-Marseille, pour laquelle les réservations ont été ouvertes mi-décembre et qui suscite déjà « un grand appétit » auprès des clients.
Sur cette liaison, « nous visons des parts de marché de l’aérien, mais nous pensons aussi que nous allons développer de nouveaux marchés« , et « je suis persuadé qu’il y a un énorme potentiel sur ce genre de destinations« , a-t-il confié.
Quant à la mise en service des trains Siemens, « je suis très confiant et très impatient (…), pour moi c’est un nouveau départ pour Eurostar, on repart pour 20 ans« , a lancé M. Petrovic, alors que l’entreprise a soufflé l’an dernier ses vingt premières bougies.
M. Petrovic s’est par ailleurs gardé de commenter la cession de la participation de 40 % du gouvernement britannique dans Eurostar (via la société London & Continental Railways, LCR), un processus que Londres espère boucler avant les élections législatives prévues en mai.
Mais « de toute manière, cela ne changera pas notre stratégie, nos objectifs et notre ambition qui est d’offrir un service de grande qualité pour nos clients et de continuer à croître sur le marché entre le Royaume-Uni et l’Europe« , a-t-il confirmé.
Selon des informations de presse récentes, au moins cinq propositions ont été retenues lors d’une présélection des prétendants au rachat de la participation britannique, et ces candidats ont jusqu’au 23 février prochain pour déposer des offres fermes.