Fondé en 2009, Evaneos exploite une plate-forme web qui aide les touristes à se connecter à une liste de réceptifs locaux afin de réserver des voyages personnalisés … ou non. Une formule simple qui parait plaire aux clients et aux investisseurs.
Evaneos très attaché aux fonds d’investissements
Deux ans après sa dernière levée de 18 millions d’euros, Evaneos, annonce un nouveau tour de table de 70 millions d’euros pour partir à la conquête des États-Unis et y déployer son modèle. Partech et Level Equity sont désormais au capital de la société. Les fonds ont l’air d’aimer le concept qui est simple mais parfaitement mis en forme sur leur site.
Des ressources humaines qui paraissent importantes
La société emploierait 180 personnes à Paris et annonce qu’elle embauchera 70 autres personnes dans le cadre de ses projets d’expansion, notamment en Amérique du Nord. Depuis sa création, Evaneos aurait fait voyager près de 300 000 clients. Evaneos travaillerait avec 1 800 agences réceptives dans 160 destinations.
Evaneos joue la carte du développement durable et responsable
Evaneos prétend diminuer les grands flux touristiques grâce à des recommandations de destinations moins populaires. Les revenus du tourisme se retrouvant, ainsi mieux répartis entre les territoires, la startup prône le développement d’un tourisme ayant une empreinte locale responsable, durable et positive. C’est un discours qui plait mais cela n’empêche pas le site de proposer des destinations populaires comme Bali, la Thaïlande, le Maroc ou la Martinique…comme tout le monde !
La société adresse la demande du client au réceptif
Le site tente de définir vos souhaits, de prendre vos coordonnées et vous met en relation avec une agence réceptive. Nous avons fait l’expérience. Nous avons reçu un premier mail d’Evaneos :
« Nous venons de transmettre votre demande auprès de l’agence d’Anaïs en Thaïlande. Anaïs ou l’un de ses collègues devrait revenir vers vous dans les prochaines 48 heures pour échanger avec vous sur votre projet et vous proposer un voyage correspondant pleinement à vos attentes. Découvrez l’agence locale d’Anaïs ici ou n’hésitez pas à contacter l’agence d’Anaïs directement si vous souhaitez communiquer des informations supplémentaires sur votre voyage ou si vous avez des questions à lui poser. »
La vente se fait donc avec le réceptif dont on ne sait rien. Dans notre cas, nous apprenons que c’est l’agence ODASIE qui s’occupera de nous. Et le paiement s’effectuera via Evaneos qui prendra sa commission au passage.
Pour l’aérien, l’agence redirige les clients vers une marque blanche d’Option Way.
Un modèle qui existe au moins depuis les années 1970
Dans les années 70, il n’y avait pas internet. Le conseiller voyage présentait une ou plusieurs destinations au client. Comme les brochures n’étaient pas encore trop présentes, le conseiller préparait pour le client un voyage réellement personnalisé en liaison avec une agence réceptive officielle. Pour ceux qui travaillaient déjà à cette époque, il y avait un « comptoir tourisme » à l’agence des Wagons-Lits au 14 bd des Capucines à Paris. Il y avait de sacrés professionnels !
Aujourd’hui, les agences de voyages peuvent parfaitement assurer cette prestation avec des outils plus modernes. Bref, c’est une prestation qui existe depuis très longtemps mais mise en forme à la mode d’aujourd’hui.
Les deux dirigeants vont poursuivre leur expansion
Les dirigeants fondateurs sont bien pourvus : Éric La Bonnardière a fait HEC et Yvan Wibaux a fait Centrale Supelec. Il faut croire que cela rassure les investisseurs. Même si le modèle est assez simple, il a le mérite d’exister et de pouvoir s’internationaliser. Par ailleurs, il pourrait peut-être à terme intéresser un groupe touristique. Les fonds d’investissements n’ont pas l’habitude de rester longtemps inactifs et veulent surtout faire des plus-values rapides.
A suivre donc.
Serge Fabre