Tout faire pour que Paris reste le leader mondial du tourisme
11 février 2017 Richard Vainopoulos Aucun commentaire Distribution 3669 vues
Madame Hidalgo serait-elle fâchée avec les touristes, la fiscalité et les entrepreneurs ? Une chose est sûre, tous les efforts de communication déployés par l’Hôtel de Ville pour relancer le tourisme, premier secteur d’activité de la capitale, relèvent plus d’une opération politique que d’une réelle dynamique économique impulsée par la majorité municipale.
En effet, les récentes mesures prises par l’exécutif municipal visant à tripler le prix des places de stationnement pour les autocars, à interdire, à compter de 2020, la circulation de tous les cars circulant au diesel dans la Capitale, à fermer les voies sur berge et à ouvrir les magasins le dimanche, témoignent du peu d’intérêt que manifeste l’actuelle équipe municipale pour le développement économique de Paris et attirer les flux touristiques mondiaux.
Paris, autrefois première destination touristique du monde est aujourd’hui à la traîne. Elle est rattrapée par des villes comme Londres en termes d’accueil de visiteurs.
Tout cela parce que lorsque les grandes Capitales se mobilisent pour structurer des offres touristiques attractives et compétitives, la Maire de Paris se complaît dans une analyse dépassée du monde et une incapacité à prendre en compte les évolutions des modes de vie urbains et les attentes de ses visiteurs.
Tout semble fait pour décourager le tourisme et le développement économique. Les causes de ce recul ne sont pas à chercher dans les seuls et dramatiques attentats survenus fin 2015. Les conséquences de ces choix désastreux sont qu’aujourd’hui les touristes fuient Paris ou y réduisent leur durée de visite et que les agences de voyages y vendent de moins en moins de séjours.
Les autocaristes n’ayant plus la possibilité de déposer les touristes devant leurs hôtels et ne pouvant pas non plus stationner leurs véhicules sur des parkings dédiés, faute de places prévues par Mme Hidalgo, sont condamnés à tourner en rond dans la Capitale et à augmenter les émissions de gaz.
De même, le couperet de 2020 les obligeant à ne plus circuler avec des véhicules équipés en diesel, aux dernières normes européennes, les condamne à renouveler leur parc de cars à marche forcée, et à subir la concurrence directe d’autocaristes européens et internationaux qui leur rachètent leurs anciens véhicules, pourtant interdits par la Mairie de Paris ! L’idéal serait le recours aux autocars hybrides, mais le seul problème est que ces véhicules n’existent pas pour les longues distances.
Plus généralement, cela fait quelques années que les commerces parisiens subissent des augmentations de recettes dites de « poche » : droits de terrasse, droits de voirie, taxe d’enlèvement des ordures ménagères, taxe sur les enseignes publicitaires, taxe de séjour, rien n’y échappe.
Et la soi-disant stabilisation des taux de fiscalité directe sur le budget 2017 de Paris, droits de mutation exceptés, ne doit pas masquer leur compensation par l’élargissement des bases fiscales et l’augmentation exorbitante des taxes (taxe de séjour, coût du stationnement, tarifs des services municipaux…) ni l’imagination comptable dont fait preuve la Mairie, pour parvenir à boucler son budget, en inscrivant dans ses recettes de fonctionnement les loyers capitalisés sur 50 ans des logements qu’elle conventionne pour les transformer en logements sociaux.
La volonté de la Ville de Paris de faire de la Capitale une Cité ressemblant à celle de Rome, est un pari très risqué, dans la mesure où la capitale italienne connaît une situation économique catastrophique. La Mairie de Paris ne pourra pas continuer à recourir systématiquement à l’augmentation de la pression fiscale.
Seule l’union de tous les acteurs économiques du tourisme et des loisirs peut parvenir à faire entendre raison à une municipale qui refuse tout vrai dialogue.
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