Le voyagiste Fram employant 670 salariés à Toulouse déposera son bilan demain jeudi et a d’ores et déjà convoqué le même jour un comité d’entreprise extraordinaire (CEE).
Triste nouvelle pour l’un des fleurons du tourisme français, classé il y a encore peu comme troisième tour opérateur dans le pays.
La crise du printemps arabe, des erreurs dans la conduite de l’entreprise et des mauvais choix stratégiques auront ainsi eu raison de la grande maison toulousaine qui laissera auprès des professionnels et des collaborateurs de la société le sentiment d’un immense gachis.
« Cette guerre fratricide entre les deux principaux actionnaires aura eu finalement le dernier mot » indique amer un collaborateur de l’entreprise, « eux qui n’ont jamais baissé la garde même au plus fort de la tempête« .
On s’oriente donc, sauf rebondissement de dernière minute, vers une cession de l’entreprise, à la barre du tribunal, au groupe de vente de voyages en ligne Karavel-Promovacances, qui affirme vouloir sauvegarder la très grande majorité des emplois (mais devra réduire les effectifs de 25 %) et qui propose d’investir au moins 50 millions d’euros dans la reprise des activités du TO.
Geoffroy de Becdelièvre, le président de Marco Vaco, faisait d’ailleurs récemment remarquer que « la stratégie de survie de Fram, qui travaille actuellement sur sa cession au groupe Karavel – Promovacances, n’est pas également sans rappeler une analogie dans le domaine de la billetterie aérienne avec le groupe Odigéo qui a réuni dans son escarcelle les agences Edreams, Go Voyages et Opodo. Se regrouper est-elle la solution ou bien une condition de survie ?« .
Le Snav et l’APST ne paniquent pas
L’annonce du dépôt de bilan de FRAM inquiète bien légitimement les clients actuellement en vacances avec ce tour opérateur tout comme ceux qui ont réservé leur prochain voyage.
La profession d’agent de voyages est réglementée, avec l’exigence d’une garantie financière destinée à protéger les clients qui ont réservé leurs vacances par l’intermédiaire d’une agence de voyages régulièrement immatriculée.
« Les clients de Fram sont donc protégés, expliquent le Snav et l’Apst, leurs vacances seront assurées, ils n’auront pas à repayer leurs hôtels ou leurs billets de retour. S’ils devaient exceptionnellement engager des frais en raison de la défaillance de Fram, ceux-ci seraient pris en charge par l’APST, organisme professionnel qui assure la garantie financière de Fram.
Cette garantie financière professionnelle protège également les voyageurs qui ont avancé des fonds pour un séjour dans les prochains mois. Si le voyage réservé ne peut être honoré, il leur sera proposé un séjour équivalent et, s’il n’existe pas de solution de remplacement, ces clients seront remboursés.
« Les professionnels du tourisme et l’APST œuvrent, comme ils l’ont toujours fait en pareilles circonstances afin que les consommateurs ne soient pas affectés« .