Alors que la ministre des Transports Elisabeth Borne vient d’annoncer la conclusion des Assises du transport aérien, la FNAM, principale organisation professionnelle du secteur aérien, qui représente plus de 95 % du transport aérien regrette que les vrais problèmes n’aient pas tous été abordés et surtout repoussés sine die.
« Les mesures proposées méritent d’être examinées mais ces dernières ne sont pas à la hauteur des enjeux et de l’urgence. Aucune de ces mesures ne rétablira vraiment le « level playing field » pour le transport aérien français », selon Alain Battisti, Président de la FNAM et de Chalair aviation. « Même les mesures sans impact budgétaire et non précisées sont reportées ultérieurement aux travaux du CSAC ».
Les objectifs initiaux étaient de se doter d’une stratégie, de redéfinir un équilibre fiscal, social ; les ambitions étaient de restituer de la compétitivité aux entreprises françaises confrontées à des concurrents conservant les avantages de leur pays d’origine, y compris sur le marché français afin de rétablir une dynamique positive permettant la création d’emplois et de richesse économique, et la reconquête de parts de marché par les transporteurs français.
Un rendez-vous manqué ?
« C’était un acte politique fort qui se termine par des propositions insuffisantes pour redynamiser notre secteur confronté à des concurrents conservant les avantages de leur pays d’origine, y compris sur le marché français » poursuit Alain Battisti. « C’est pourquoi, depuis 10 ans, le transport aérien français n’a réussi à capter que 10 % du marché français qui est pourtant le second en Europe ».
Après un an de co-construction, une forte mobilisation des représentants de l’État et des entreprises au travers de près de 200 heures de débats, 13 groupes de travail soit 37 réunions et 14 colloques, les opérateurs n’obtiennent finalement que des mesures qui ne contribueront pas à améliorer véritablement et significativement la compétitivité du secteur.
Et la FNAM de rappeler qu’une entreprise française basée crée 4 fois plus d’emplois sur notre territoire, qu’une entreprise étrangère pour
le même nombre de passagers transportés.
Les Assises du transport aérien étaient pourtant une occasion unique pour soutenir les efforts des compagnies françaises pour figurer parmi les compagnies les plus puissantes au monde, pour contribuer à l’économie du pays et à la création d’emplois sur le territoire français.