Géronimo, l’homme qui stupéfia l’Amérique


C’est un insoumis, un rebelle, le rebelle celui qui pour sa terre sacrée et pour sa famille qui sont les éléments essentiels de son existence, à savoir, s’il le fallait, jusqu’à sacrifier sa vie. Son nom, Geronimo, il a fait trembler les États-Unis, avant de devenir un symbole de courage. Au point que pendant la deuxième guerre mondiale, son nom était le cri des parachutistes américains avant le grand saut.

Nous avons certainement entendu parler au moins une fois dans notre vie (et même plus d’une fois) de cet indien mythique Geronimo.
Tout d’abord, son vrai nom Go Khla Yeh ce qui signifie en langage indien ″celui qui bâille″, c’est plutôt mignon, sympa, non ?

C’est un homme cool, un Apache Chiricahua, un peuple pacifique, un peuple libre de circuler sur leur terre natale, une terre sacrée. Et pourtant, ils sont des marginaux dans leur propre pays. Geronimo dans son coin avec sa femme et ses trois enfants. C’est l’homme tranquille, il cultive le maïs, le mil ou encore les haricots.

Selon son peuple, il a quand même un don spécial, une faculté extrasensorielle. On lui attribue le pouvoir d’arrêter le temps, d’immobiliser les nuages. Ces dons de sorcier, de guérisseur sont, d’ailleurs très respectés parmi sa tribu. Geronimo n’est pas un chef indien traditionnel, il n’est pas un chef indien tout court, c’est plutôt un chaman.

Il a l’habitude de se rendre dans un petit village mexicain où il vend des peaux de bêtes qu’il négocie contre des graines.

D’un côté, il y a les colons blancs envahisseurs et de l’autre l’armée mexicaine expansionnistes qui malheureusement viennent troubler son quotidien paisible et avec ses amis et guerriers apaches ils arrivent à gérer tant bien que mal ces opportunistes. Et ça, c’est avant que Geronimo s’énerve.

Tout va débuter ce jour de 1858, il a alors 29 ans. Il se rend comme d’habitude au village mexicain voisin pour y échanger des peaux contre des graines, de la marchandise.
Ce jour de 1858 tout va basculer dans l’horreur et la haine.

Il devint un rebelle, parce que l’armée mexicaine ce jour-là massacre sa mère, sa femme et ses trois enfants. Imaginez la colère, la haine qui va envahir cet homme, cet Apache. Il découvre à son arrivée au village, la mort, les cadavres de sa famille, de sa tribu.

Geronimo part en territoire mexicain et mène des raids en représailles. Il va passer son temps de village en village pour soulever les Apaches contre les blancs, les mexicains. Sa révolte se traduit par une guérilla sans pitié.

Il parvient le 30 septembre 1859, jour de la Saint-Jérôme, c’est important. il venge sa famille en tuant le plus grand nombre possible de Mexicains qui implorent leur saint de leur venir en aide. en hurlant « Santo Geronimo, Santo Geronimo! ».

C’est à partir de ces cris de désespoir qu’il décide de changer son nom par celui de « Geronimo », le nom de Geronimo c’est Jérôme en
espagnol.

Le trauma qu’il subit en fit un guerrier hors du commun. Il devient le dernier des renégats.
D’autant qu’en 1864, c’est-à-dire 5 ans plus tard après le massacre de sa famille, les troupes Nordistes américaines détruisent un village Cheyenne alors qu’au même moment des négociations de paix sont en cours. C’est le massacre de San Crick. Bilan 100 morts dont des femmes, des vieillards et des enfants.

Pendant 27 ans c’est une guerre violente, il harcèle et entre en totale rébellion contre les instances américaines armées, contre les colons que les indiens surnomment les yeux clairs et également contre l’armée Mexicaine.

Geronimo prend la fuite et il va vivre en fugitif accompagné d’une centaine d’Apaches.
Avec l’aide de guides indiens, l’armée américaine finit par arrêter Geronimo et le déporte à San Carlos. San Carlos c’est un lieu maudit, une prison à ciel ouvert où le climat est humide et la terre improductible. C’est l’enfer pour ces indiens.

Les Indiens meurent en contractant la malaria, la tuberculose, les maladies des yeux clairs. Geronimo très rapidement s’évade de cette horrible réserve. On comptera au total 4 évasions.

A sa dernière évasion avec une poignée de fidèles guerriers Apaches c’est 5000 soldats américains près de un quart des effectifs de l’armée et 3 000 militaires mexicains qui sont à ses trousses pour essayer de capturer 36 Apaches.
Cela va durer 5 mois.

Alors du côté américain on s’organise. La troupe recrute des guides indiens et cette fois ci des Apaches ce qui finit par payer.
Geronimo épuisé et sans ressources à 55 ans décide de se rendre, il capitule c’est le 4 septembre 1886, on le place en Floride. C’est aussi la fin des guerres Indiennes.

8 ans plus tard en 1894, on déplace encore les Apaches en Oklahoma à Fort Sill. Geronimo finit par accepter sa condition, il va même se convertir au christianisme.

Il est déjà une légende vivante et essaye de profiter de sa renommée. En 1904, il est présent à St Louis dans une grande foire d’exposition, il vend des souvenirs, des arcs, des flèches, des pièces de tissus et même les boutons de son manteau, en réalité ses poches sont pleines de ces boutons, il va aussi signer des autographes contre quelques dollars.

En 1905, il défile à Washington pour l’investiture du Président Théodore Roosevelt. Plus tard, beaucoup plus tard, après une soirée très arrosée, il chute de cheval et s’endort au bord d’une route sous une pluie torrentielle. Il meurt le lendemain le 17 février 1909 à Fort Sill sans revoir ses terres sacrées.

Geronimo est un des premiers phénomènes médiatiques de masse : au cours du XXe siècle, le phénomène s’amplifie lorsque le cinéma, la littérature, et même la bande dessinée s’emparent de cette figure pour alimenter l’imaginaire des foules.

Il reste aussi le symbole de la résistance au dictat américain bâti autour de la colonisation et de la disparition des amérindiens de plus de 90%. C’est énorme. C’est de l’ordre du génocide le plus important qu’a connu, à ce jour, la planète. C’est une tragédie.

Tout dernièrement, Donald Trump alors Président des états Unis a suggéré que tous les étrangers regagnent leurs pays d’origine le plus rapidement possible. Un vieux chef Indien lui a posé une question une seule : D’accord M. Trump, vous partez quand ?

Par José Sitbon

Le Podcast de Geronimo

 





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