Le groupe aérien allemand Lufthansa a reconnu hier mardi une perte nette et une perte d’exploitation pour le premier trimestre, à cause d’effets exceptionnels et d’une « considérable pression sur les prix ». Là où les analystes attendaient un bénéfice, Lufthansa affiche ainsi une perte nette de 8 millions d’euros, contre un bénéfice de 425 millions un an plus tôt, gonflé à l’époque par la cession d’une part dans JetBlue.
La perte d’exploitation (Ebit) atteint 49 millions d’euros, moins que l’an dernier mais plus qu’escompté, et le chiffre d’affaires s’affiche en recul de 0,8 % à 6,9 milliards d’euros, à cause d’une baisse de 4% des revenus du trafic.
[1]« Nous ressentons dans le segment passagers et encore plus chez Lufthansa Cargo (l’activité fret, ndlr) une considérable pression sur les prix« , a constaté dans un communiqué la directrice financière Simone Menne. Lufthansa est prise en tenaille entre la concurrence des compagnies low-cost et celle des acteurs du Golfe, très agressifs sur le segment premium.
Lufthansa affirme avoir fait face grâce à un abaissement « notable » de ses coûts – aidée en cela par la dégringolade du prix du pétrole, qui amoindrit ses frais de carburant. Mais ses comptes portent aussi la marque de coûts de démarrage d’une nouvelle filiale Eurowings, qui fédère sous un même toit les vols domestiques et européens de la compagnie mère Lufthansa et ceux de la compagnie à bas coûts Germanwings.
[2]Lufthansa espère que cette nouvelle organisation l’aidera à tenir tête à la concurrence. En interne, elle est contestée, et le groupe a affronté ces derniers mois plusieurs gros conflits sociaux – dont celui avec ses pilotes n’est d’ailleurs toujours pas solutionné.
Le groupe continue à attendre une légère hausse de son Ebit sur l’ensemble de l’année, une prévision qui ne prend pas compte d’éventuelles nouvelles grèves.
Par ailleurs, « l’intensité de la concurrence, et la pression sur les prix, vont rester élevées« , prédit Mme Menne.