Il est un temps, pas si ancien, où la dérive du montant des taxes d’aéroport et corolaires défrayait la chronique tant dans le monde aérien que dans celui de la distribution ! Le business travel, dans son ensemble, s’insurgeait contre des taxes dites d’aéroport à géométrie variable et aux écarts incompréhensibles entre compagnies.
Dans le même temps, les agences tourisme s’étonnaient de montants de taxes , non commissionnables, bien différentes d’un producteur à l’autre pourtant sur le même axe et la même destination.
[1]Accaparé depuis quelque temps par plusieurs dossiers chronophages et n’ayant entendu aucun confrère ou journaliste s’exprimer sur le sujet, je pensais naïvement que le sujet était clos et que tout était rentré dans l’ordre !
J’ai quand même voulu vérifier que tout était rentré dans l’ordre….mal m’en a pris !
Je ne prendrai que deux exemples pour illustrer, une fois encore, mon état d’irritation :
Un vol Paris Barcelone Paris, au départ de CDG, du 6 au 8 février 2017 : Montant total des taxes aéroport avec Air France : 49,43 euro. Montant total des taxes aéroport avec Easyjet : 18,82 euro !
Qui peut m’expliquer? La Cie aérienne nationale serait elle davantage taxée que ces consœurs étrangères, j’émets un sérieux doute.
Y aurait-il, dissimulé dans ce package surévalué de taxes, un revenu complémentaire perçu par la Compagnie, cela semblerait plus plausible.
Cette situation engendre néanmoins des conséquences plus que fâcheuses tant pour les transporteurs que les distributeurs. Ce manque de transparence sur les composantes du prix peut aussi être l’une des explications de l’intérêt grandissant que porte les voyageurs aux compagnies low cost.
[2]Professionnels, faisons entendre en masse notre voix pour que cette situation s’assainisse.
Un circuit ouest américain proposé par un tour operator français au printemps 2017. Un circuit classique affiché à un prix d’appel de 1 475 euro dont 470 euro de taxes à ce jour.
Le montant des taxes aéroport à ce jour sur un CDG LAX SFO CDG est de … 370 euro à ce jour
J’ai donc encore une fois du mal à comprendre ou je ne comprends que trop.
En effet, si le montant total du vol sec payé (principal et taxes) a peu d’incidence sur la rémunération du distributeur, celui-ci se rémunérant sur des frais de service dissociés, il en est tout autre sur la rémunération du distributeur qui est calculé par un pourcentage appliqué sur le montant HORS TAXES du forfait.
Le distributeur est donc encore une fois victime de cette « pirouette ».
En prenant ce second exemple, et pour une rémunération TO que nous fixerons arbitrairement à 11 % HT, l’agence va donc percevoir une rémunération de 1470 € – 470 € = 1000€ x 11 % = 110 €.
Soit une rémunération de 7,5 % ( 110 €/1470 €).
Le HT après le 11% prend ici toute son importance.
Je ne suis pas ici en train de démontrer qu’il faille rémunérer des taxes aéroport que le producteur paie en totalité aux compagnies. Je souhaiterai simplement que le producteur tienne compte, dans son assiette de rémunération, du montant réel des taxes qu’il paie et que les distributeurs soient, une fois encore, sensibilisés au réel décalage entre un taux de commission affiché en HT et le taux de commission net ou réellement perçu.
La transparence entre partenaires est vecteur de confiance et de fidélité, n’est ce pas ?
Bonnes ventes à tous
Jean-Luc Dufrenne