Interview vérité d’un professionnel français du tourisme transalpin
29 avril 2020 Serge Fabre 1 commentaire Production Alpitour, Bravo club, Italie, Patrice Caradec
Patrice Caradec est un professionnel du tourisme connu et apprécié par le métier. Il reste fidèle à ses amis et surtout à ses profondes convictions. Quand il livre ses réflexions sur l’après Covid-19, c’est forcement cash !
La Quotidienne : Comment juger les dispositions prises en faveur des entreprises du tourisme ?
Patrice Caradec : Le gouvernement a pris des dispositions plutôt favorables pour nos entreprises. Les possibilités de mettre en chômage partiel nos collaborateurs ont sûrement sauvé nombre de sociétés du tourisme. L’obtention d’un emprunt en partie garanti par l’état est également une bonne solution. Le report des charges salariales et éventuellement l’annulation de celles-ci, nous apportera une bouffée d’air ! Enfin, l’autorisation du bon à valoir au lieu d’un remboursement a permis de sauver surtout les agences de voyages.
LQ: Est-ce que les clients reportent déjà leurs prochaines vacances ?
PC : Non ! Pour le moment, ils ne font aucun report pour l’été ou l’automne. Quand les agences appellent les clients qui avaient réservé pour le mois de Mars ou Avril, ils répondent généralement qu’ils programmeront un report en Mars ou Avril 2021.
LQ : Programmerez-vous les Bravo Club pour Juillet ou Août ?
PC : Nous travaillons en pleine concertation avec le SETO. La situation est revue tous les quinze jours. Pour le moment, je reste sceptique quant à programmer nos clubs pour cet été. Néanmoins, si la situation le permet, nous avons une programmation allégée qui est prête à fonctionner immédiatement.
LQ : Vous vous préparez donc surtout 2021 ?
PC : Non ! Nous misons sur une reprise pour Octobre 2020 et en particulier les départs de la Toussaint. Bien entendu, tout cela se fera en fonction de l’évolution de la pandémie.
LQ : Comment se passent vos relations avec vos hôteliers ?
PC : Nous sommes en relation constante avec nos partenaires. Contrairement à nos concurrents, nous avons choisi des établissements qui accueillent pour les plus importants 250 clients. Il s’agit donc de petites ou moyennes unités. Nous avions versé des « déposits » pour la plupart d’entre-eux.
LQ : Est-ce que le label « Club Qualité » des Bravo Club est compris par les agences de voyage ?
PC : Nous travaillons en B2B et avec d’excellentes agences de voyages. Ils savent mettre en avant le label auprès de leurs clients. Pour obtenir le label « Club Qualité », les critères sont très exigeants. Nous évoquons régulièrement ce critère qui fait la différence avec d’autres clubs qui ne peuvent remplir les conditions qu’exige ce label.
LQ : La situation actuelle va mettre en difficultés certains professionnels ; qu’en est-il de Bravo Club ?
PC : Il est clair que certaines entreprises qui étaient déjà affaiblies, risquent de ne pas survivre.
Dans une situation inédite comme celle que nous connaissons aujourd’hui, il faut rester serein mais réaliste. Je m’explique : nous sommes sereins car nous avons la confiance et le soutien de notre actionnaire Alpitour qui est l’un des premiers voyagistes en Europe. Par ailleurs, je suis réaliste et j’ai dû prendre des mesures pour compresser les dépenses au maximum. En moyenne, nous avons, notamment, mis notre personnel en chômage partiel à 85 %.
Les collaborateurs qui travaillent, le font de chez eux. C’est une bonne solution pour la plupart mais il est clair qu’il y aura un besoin de se retrouver tous au bureau très vite. Il y a une bonne ambiance chez Bravo Club.
Propos recueillis par Serge Fabre
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1 commentaire pour “Interview vérité d’un professionnel français du tourisme transalpin”
Bonjour à tous et à toutes. Merci cher Patrice pour ce message de réalisme de courage et d’espoir.