Jean-Baptiste Lemoyne, sauveur ou fossoyeur du tourisme français ?


Présent au côté des professionnels du tourisme lors des deux dernières assemblées générales (APST et Entreprises du Voyage), le secrétaire d’état au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a fait preuve d’une très grande écoute. Une réunion « constructive » se sont accordés à dire la plupart des professionnels présents, avec le sentiment d’avoir été écoutés et entendus sur leurs difficultés.

Aider les clients à partir

« Nous attendons du gouvernement la mise en application de choses très simples, indique Adriana Minchella, la présidente des Indépendants du Voyage (Cediv), comme par exemple des directives données aux laboratoires qui pratiquent les test PCR pour traiter en priorité les personnes qui doivent voyager en possession d’un billet d’avion« .

Les professionnels du tourisme, avec au premier rang d’entre eux Jean Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage (fraîchement réélu – seul candidat- comme Président) attendent une vraie feuille de route, pour mettre fin à l’incertitude en terme administratif et en terme de communication vers le grand public.

Avec comme premier pas indispensable, un véritable état des lieux sur les grands sujets tels la politique européenne sur la fermeture des frontières, les aides financières aux entreprises, le transport aérien ou encore la question des délais et de la validité des tests.

Ainsi que, au-delà du plan de sauvegarde des entreprises du secteur, le nécessaire plan de relance pour la suite, Jean Pierre Mas ne prévoyant pas un retour à la normale avant 2024 ou 2025 …

Le pire est à venir

Selon de nombreux observateurs, le pire est encore à venir pour les professionnels du tourisme en Europe, qui sont nombreux à craindre un naufrage alors que la survie de 2,4 millions d’entreprises et de quelque 27 millions d’emplois sont en jeu dans le Vieux continent.

Le marché intérieur en trompe l’œil

L’outgoing est quasi moribond. L’incoming l’est tout autant. Selon des données de l’Agence de développement touristique de la France (Atout France), même si seuls 53 % des Français sont partis en vacances entre juillet et août (contre 71 % l’été dernier), l’immense majorité des partants (94 %) a séjourné dans l’Hexagone mais ce marché est largement désintermédié, échappant pour la majorité aux tour opérateurs et aux distributeurs agences de voyages.

Même si Jean- Baptiste Lemoyne évoque le taux de fréquence des hôtels, qui s’élève au niveau national à 80 %, et culmine à 98 % sur le littoral, pour redescendre entre 27 et 29 % pour un cinq-étoiles en région parisienne, tous les hôteliers font grise mine, avec “d’importantes disparités” entre les régions et les destinations touristiques.

Des actions concrètes

Au delà des belles paroles, ce sont des actes qu’attend impatiemment le secteur du tourisme au sens le plus large. Jean-Baptiste Lemoyne, candidat aux prochaines sénatoriales dans l’Yonne, sera t-il celui par qui passera le retour aux affaires ou verra t-il comme observateur la faillite d’un pan entier de l’économie française ( 6 % du Pib national). La réponse devrait arriver relativement rapidement.

Satisfecit pour l’Apst

Le secrétaire d’état a salué l’action de l’APST( citant le nom de la présidente Alix Philipon) dans la gestion de la faillite de Thomas Cook mais a plaidé pour une refonte en profondeur du fonctionnement de l’association de solidarité du tourisme jugeant le modèle actuel quelque peu dépassé.





    1 commentaire pour “Jean-Baptiste Lemoyne, sauveur ou fossoyeur du tourisme français ?

    1. On ne peut pas dire que l’APST soit dépassée.
      Surtout en ne proposant rien d’autre.
      Ca fonctionne mieux que beaucoup d’organismes publics.
      Je pense au contraire que le modèle est particulièrement pertinent.
      Toutefois, L’APST a une surface et des services adaptés à des PME.
      Ce ne sont pas les banques et assurances diverses qui vont être capables de non seulement garantir financièrement les dossiers, mais aussi de limiter la casse financière et morale, ce que l’ APST fait mieux que personne..
      L’assurance est par principe basée sur la répartition des risques. Or les gouvernements (ceux qui n’ont jamais nommé et perennisé un ministre de plein exercice :=)), auraient pu penser à limiter le montant maximum des garanties octroyables et favoriser la prise en charge des 2 ou 3 dossiers trop gros par des établissements financiers, (ceux qui font concurrence à l’APST en ne donnant pas les mêmes services) peut être même en sous traitant la partie spécifique à l’APST.

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