La Grèce en pôle position pour les vacances de cet été


Lors de son récent passage à Paris, Harry Theoharis, le Ministre grec du Tourisme, a tenu à rencontrer La Quotidienne pour partager sa conviction que cette saison estivale qui commence devrait voir renaître les arrivées des touristes principalement européens dans son pays.

Dès le début de l’année 2020, il fut l’infatigable promoteur du certificat sanitaire, quel que soit le nom définitif que l’Europe lui donnera, en tant qu’une option très efficace pour faciliter les voyages touristiques intra-européens. Mais il a toujours insisté sur son caractère non obligatoire pour voyager, l’autre option étant de présenter un test PCR négatif de moins de 72h pour entrer en Grèce.

Malgré certaines résistances dues à la crainte d’une utilisation abusive ou d’un caractère éventuellement obligatoire de ce fameux Green-Pass, l’Union Européenne a entériné la création de ce document qui pourrait être enfin disponible début juillet (!).

Mais pour Harry Theoharis la saison estivale commence maintenant, alors depuis la mi-mai, tout touriste européen disposant d’un certificat de vaccination anti-Covid (2 injections et délai de 14 jours après la 2éme) ou présentant un test PCR négatif de moins de 72 h peut entrer en Grèce sans problème.

Certificat de vaccination ou résultat du test PCR peuvent être rédigés en français, ainsi que dans une des principales langues européennes.

En Europe, tous les voyants en termes de pré-réservation ou d’intention de voyage vers la Grèce sont au vert. La Grèce occupe la première place dans la plupart des études et le Premier Ministre Grec, Kiriakos Mitsotakis, a lui-même déclaré cette semaine dans une interview au journal allemand Bild, qu’il pensait que la Grèce doublerait le nombre de touristes par rapport à l’été 2020, même si cela ne représenterait que 50% des chiffres de l’année 2019 qui avait été une année record.

Mais pour en arriver là, en tant que Ministre du Tourisme, Harry Theoharis n’a pas cessé d’être sur la brèche. Son programme de déplacements pour rencontrer aussi bien ses homologues que les représentants de l’industrie du tourisme et les dirigeants des grandes compagnies aériennes, est impressionnant.

En France, comme d’habitude, on se contente de dire que nous sommes la 1ère destination touristique mondiale et que tout va rentrer dans l’ordre sans avoir à se fatiguer. A regarder le planning d’Harry Theoharis, on pourrait rêver que notre Secrétaire d’Etat en prenne de la graine.

Quelques exemples non exhaustifs des déplacements d’Harry Theoharis au cours de ces trois derniers mois.

Il s’est rendu à Moscou pour relancer la destination Grèce, au Mexique pour le forum annuel WTTC, aux Etats Unis pour remettre sur pied les liaisons aériennes avec pas moins de 10 vols quotidiens vers Athènes, en Allemagne (2ème marché émetteur), au Portugal pour présider le Comité Européen de l’UNWTO (OMT) ainsi qu’au Royaume Uni… et cette semaine il était en Arabie Saoudite, avant de recevoir à Athènes la semaine prochaine, du 2 au 4 juin, le Conseil des Régions Européennes de l’UNWTO, avec la participation de la plupart des Ministres du Tourisme européens pour ensemble relancer en priorité le tourisme intra-européeen mais au cours duquel une grande session sera consacrée à la reprise et au futur du tourisme maritime et des croisières.

Dans le cas précis du Royaume Uni qui est un marché majeur en nombre de touristes pour la Grèce, Harry Theoharis a rencontré il y a une dizaine de jours son homologue Britannique pour préparer le passage de la Grèce du classement « Ambre » à « Vert », tout au moins sur une partie du pays, vraisemblablement les îles. Cela pourrait être annoncé le 7 juin. L’actuel classement « Ambre » impose des contraintes quasi-insurmontables aux résidents Britanniques lors de leur retour, 3 tests PCR (coût moyen 300 £ par personne) plus une quarantaine stricte à domicile de 10 jours, ce qui est en fait un coup d’arrêt total aux voyages. De son côté la France que l’on n’entend guère au niveau international, risque bien de rester « Ambre ».

La semaine dernière lors de sa visite à Paris Harry Theoharis a rencontré Jean-Baptiste Lemoyne pour faire le point de la situation et sur l’évolution à venir, et aussi pour lui présenter la qualité de l’accueil sanitaire offert aux touristes.

A la question que nous lui posons à propos des tests imposés par la France au moment du retour (test PCR négatif obligatoire de moins de 72 h avant de pouvoir reprendre l’avion) il laisse entendre de manière fort diplomatique, que l’usage de tests « antigéniques », plus simples à pratiquer, plus rapides, et moins onéreux lui semblerait une option fort raisonnable.

Harry Theoharis nous précise qu’il dispose d’une récente étude publiée par le Lancet, qui estime que ces tests antigéniques sont tout aussi fiables dans cette optique de contrôle général de vaste mouvement de personnes.

Harry Theoharis a aussi échangé avec les dirigeants de plusieurs T.O. français pour parler des restrictions encore en usage et de leur évolution prévisible, comme le couvre-feu de 0h30 à 5h00, l’interdiction de la musique dans les restaurants, les bars et sur les plages, le port du masque obligatoire en tout lieu, l’usage des taxis limité à 2 passagers (hors groupe familial) …

Nombre de ces mesures, nous précise-t-il, vont être rapidement allégées ou même annulées, car la situation en Grèce évolue de manière positive grâce aux mesures strictes appliquées depuis des mois.

Pour les iles grecques, dont le gouvernement espère avoir fini de vacciner totalement la population au cours de l’été, des règles sanitaires supplémentaires seront maintenues. Pour tous ceux arrivant directement sur des îles possédant un aéroport international, vaccination ou test PCR, seront nécessaires comme partout en Grèce.

Mais pour circuler d’une île à l’autre ou pour rejoindre une île depuis la Grèce continentale, en avion ou en ferry, si vous n’êtes pas vaccinés, il vous faudra alors pour chaque transfert vers une île fournir soit un test PCR négatif (de moins de 72h), soit un test antigénique négatif (de moins de 24h), soit, ce qui est encore plus simple, un auto-test négatif de moins de 24h (achetable en pharmacie (ou que l’on peut s’être procuré avant de partir dans son pays d’origine). Dans ce dernier cas la déclaration d’auto-test négatif doit être imprimée (en Anglais, ou en grec) avec le formulaire suivant : https://self-testing.gov.gr › covid19-self-test-print

Mais pour le Ministre, il ne suffit pas de montrer la Grèce comme une destination « saine », sa vision est à plus long terme et il veut que d’autres arguments attirent les visiteurs dans son pays, et pas seulement l’été.

Développer des produits touristiques de qualité, randonnée, plongée, sports nautiques, améliorer les offres culturelles, musées et sites, faire découvrir la gastronomie grecque avec toutes ses variantes locales, son œnologie, remettre en place un tourisme de croisières avec des normes plus écologiques, voilà quelques-uns des axes qu’il propose aux professionnels de développer, depuis des mois, en insistant sur le fait que la plupart de ces activités sont accessibles tout au long de l’année. La Grèce ne doit plus être une destination limitée à l’été.

Autre nouveauté, le gouvernement grec a légiféré pour autoriser le déploiement de services de petits hydravions commerciaux d’une vingtaine de place qui pourront relier environ 150 ports que ce soit dans les îles ou sur les côtes de la Grèce continentale.

Déjà le port de Volos (au pied de la magnifique région du Pélion) a obtenu sa licence pour implanter une base d’hydravion. Et il y a quelques jours c’est l’île d’Ios qui a eu la sienne.

La semaine dernière, c’est Stelios Valianos, le Maire de la Municipalité d‘Aristotle, la vaste région au pied du Mont Athos, qui nous disait être en négociation pour l’ouverture d’une base d’hydravion qui mettrait sa région hautement touristique du Mont Athos à 2 heures de vol d’Athènes et à seulement 15 minutes de Thessalonique (2 heures en voiture).

Pour Harry Theoharis il semble qu’il serait tout à fait possible que quelques vols puissent commencer dès cette année. Cependant le gouvernement grec a prévu que l’ensemble du projet avec ses 150 bases devrait s’étaler sur les 4 ou 5 années à venir. Ce sera en complément des ferries et des vols domestiques, un formidable outil de désenclavement de régions largement oublié des touristes.

Et pour clore cet entretien, Harry Theoharis nous a rappelé les mots de la dernière campagne de communication : « All you want is Greece » (tout ce que vous désirez, c’est la Grèce), ajoutant avec un grand sourire, « la Grèce, c’est zéro stress ! ».

Et pour être allé quelques jours en reportage en Grèce juste avant cet interview, nous ne pouvons que le confirmer, la Grèce reste une destination toujours aussi accueillante où il fait bon de s’y rendre.

Frédéric de Poligny





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