Ouf, les salariés d’Air France qui ont réservé leur vacances par l’intermédiare de leur CE, vont bien pouvoir partir. Mais il était moins une !
Sans le chèque providentiel de 4,183 M€ encaissé in extremis mi-juin, ils auraient du trouver une autre solution. Car le CE d’Air France n’est pas tiré d’affaire. Deux ans après avoir frôlé la faillite, le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France, l’un des plus gros de France, (80 M€ de budget global, 19 centres de vacances, 261 salariés en CDI, jusqu’à 900 avec les saisonniers), est à nouveau au bord de la cessation de paiements.
« Ce chèque n’a fait que repousser l’échéance. On peut tenir jusqu’aux alentours du 20 août. Au-delà, c’est l’inconnu. Logique, on traîne comme un boulet un déficit de trésorerie de 14 M€. La situation est très grave », confirme Didier Fauverte, le secrétaire général (CGT).
Le CCE d’Air France chapeaute sept autres comités d’entreprise auxquels il reverse tous les deux mois leur part de subvention.
« Or, parmi eux, il y en a trois sensibles : le cargo, la maintenance et l’exploitation au sol. A lui seul, ce dernier couvre 14 000 salariés. Si ces trois CE ne sont plus alimentés, ils seront à leur tour obligés de se déclarer en faillite d’ici septembre ».
Pourtant chaque année, la direction verse une subvention égale à 3 % de la masse salariale et le patrimoine immobilier du CE est estimé entre 85 et 121 M€.
Alors ? A la CFDT, Michel Salomon assume : « Il faut un plan social radical, de 80 à 90 personnes, et vendre du patrimoine. Il faut aussi revoir les prestations. Le CCE ne répond plus aux besoins des salariés».
Guerre ouverte avec les navigants, gestion plus qu’approximative, le CCE de la compagnie nationale doit donc impérativement (et rapidement) se reprendre en main sous peine d’un atterissage brutal et irréversible à la rentrée.