[1]JP – Tiens don’… Mais au juste… on parle… on parle, on en parle même beaucoup ces derniers temps de l’autocar, mais au juste vous sauriez dire vous, combien çà coûte un bel autocar de tourisme comme celui de Michel Salaün par exemple, celui qui va traverser tout le continent européen ?
PR – Tu parles, comment que j’m’en tape le coquillard avec des baguettes de tambour, mon pote, même pas la moindre idée et en plus j’m’en fous complet ! là, t’es content ?
JP – Non, mais te fâche pas, je dis çà comme çà, aussi parce qu’en ce moment, ils nous fatiguent à la télé et au poste en nous étalant tous les comptes possibles et imaginables… Et comme çà daube tout azimuts, je voulais faire diversion en changeant un peu de sujet…
Puisqu’ils en sont à faire des déclarations sur leurs revenus et sur la vérité de leurs trains de vie, en parlant de train, ils pourraient aussi informer le grand public que la SNCF, çà coûte plus cher à l’état que la Sécu ! 20 milliards d’euros que le contribuable verse chaque année, sans le savoir, en toute discrétion, rien que pour faire vivre la « danseuse de la république », sachant que cette danseuse ne risquait pas grand-chose puisqu’elle possède le quasi monopole des liaisons interurbaines en France.
Mais, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je la trouve drôlement salée, la note, quand je prends le TéGéVé… j’y crois pas… quasi 194 € aller-retour Lyon-Paris en seconde… d’accord, vous me direz que c’est le patron qui paye, ou le syndicat, ou la boîte, re d’accord, mais quand même au finish, c’est pas tellement moral, à l’époque des grandes lessives…
C’est même franchement poilant, personne ne dit rien, les français gueulent sur tout, mais pas sur les tarifs du billet de train, j’hallucine… et ce n’est quand même pas les commissions versées aux agences qui font sursauter les tarifs ! Enfin quoi, ils ne s’emmerdent pas à la SNCF : 365 jours par an, avec 380 passagers dans une rame de TéGéVé, 23 allers retours par jour… Fais donc le calcul de la recette, mon pote… près de 37.000 € par voyage, le rêve absolu pour tout transporteur… sans blague, çà devrait quand même le faire, non ?
Par contre, chez un autocariste, avec son petit bijou d’autocar de tourisme et pour les mêmes 200 €, … à la louche, c’est le prix à payer par personne pour faire un séjour de 5 jours au Tyrol… sans faire de bruit et surtout sans demander de pognon à son voisin t’y crois pas ?
PR – Ouaih, mais pour ce prix là, dans un car… t’as même pas le contrôleur qui te gonfle… tu sais, le minus dehors, balaize dedans… T’as pas les vociférations du speaker qui te réveille pour dire aux gugusses qui téléphonent de se taire pour ne pas réveiller leurs voisins… Tu n’as pas les portes qui s’ouvrent et se ferment sans arrêt, tu peux même dire que t’as froid où que t’as chaud… T’as pas non plus la vue sur les tags qui illuminent la sortie Lyon pour ensoleiller l’entrée dans Paris…
Dans le car, t’es juste bien en te disant que c’est pas cher ! Et tiens, encore un exemple : chez nos voisins anglais… par autocar, on fait 600 bornes, c’est un trajet Londres/Edimbourg pour 15 €… ou encore avec « Megabus », un Londres/Paris pour 20 €, ce n’est pas un vrai sujet, çà ?
Mais O miracle, aujourd’hui il semblerait quand même que le feu passe au vert sous la pression de l’Europe, et que les lignes d’autocars « longues distances » puissent rêver d’un plus bel avenir. Pensez donc, on apprend que prochainement nos ministres qui auront fini de publier leurs feuilles d’impôts et d’afficher leurs biens sur le net, vont examiner un projet de loi qui prévoit la libéralisation du transport en autocar. Ouf, enfin… ils vont examiner !
JP– Bon, mais alors… après tous ces discours, je pense que vous mourrez encore d’envie de savoir combien coûte un autocar, alors je vous donne deux exemples, mais des beaux, des biens choisis, pas modestes du tout… des fois que vous partiez pour Vladivostok avec MSH, alors je vous le dis en confidence, après avoir interrogé le Big Boss, et bien son autocar de rêve qui fut récemment décrit dans les colonnes de « La Quot » coûte la modique somme de 360.000 € ht… 23 plaques + la TVA, une paille…
Vous avez bien lu… ne changez pas vos lunettes, l’autocar qui assurera le périple du siècle vaut 360.000 € ht. Pas intérêt à le perdre en route ou l’abimer sur les routes chaotiques d’Ukraine ou sur le parcours de son prédécesseur Michel Strogoff…
On peut en parler, car cette même société, qui adore faire parler d’elle, a conduit une valeureuse équipe de transporteurs vers l’Espagne à l’occasion du dernier « printemps de l’autocar ». Le véhicule VIP mis à disposition, aménagé sur 2 étages de très très grand confort vaut la bagatelle de 530.000 € HT, le véhicule a bluffé tout le monde par son confort, y compris les gens de la presse pourtant indifférents à tout et plutôt du genre blasés.
Je crois qu’il faut le savoir, car en ce sens, les transporteurs de voyageurs, ils n’ont même pas idée de se faufiler en Suisse pour caser leur pognon, les constructeurs d’autocars s’emploient à l’utiliser, à bon escient d’ailleurs.
Pour finir, aujourd’hui et entre parenthèses, je salue bien bas mon copain, car il faut les avoir biens accrochées pour oser lancer dans le commerce ce « Voyage du Siècle » qui consiste à faire traverser tout notre continent en autocar de l’Atlantique au Pacifique en faisant toutes les visites et découvertes qui s’imposent… Mais on sait tous chez nous que l’initiateur de l’aventure, il en a de pendues… et même que ses amis savent aussi qu’il aime bien les Russes, peut être même autant que Gégé Depardieu…
Résultat, un défi inédit de 16 000 bornes, c’est ce que vont faire ses voyageurs et il faut qu’il soit sacrément confortable son Pullman pour assurer car, à son retour, son exploit sera consigné dans les livres d’histoire. On peut déjà y retrouver les récits de la croisière jaune « Citroën » en un temps bien reculé… Sauf, qu’on a omis plus récemment d’y inscrire les voyages Paris/Pékin et retour par autocar, auxquels nous avions assistés médusés… C’était le pari de Monsieur Gaubert et du Tourisme Français…
Mais Bon Dieu… Pourquoi seule la presse professionnelle parle-t-elle des évènements de notre profession ? C’est pour quand une « La Qot. » qui dirait toutes ces belles choses au grand public pour que çà sorte de notre petit cercle de famille et conduise à un intérêt général ? Mais çà, c’est une toute autre histoire !
(A suivre)
Jean-Pierre Michel