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Le Mont St Michel fait grise mine

« Les navettes fonctionnent bien mais elles sont trop loin. D’autant que sur le mont, il y a déjà beaucoup d’escaliers», regrette un touriste, à l’approche du nouveau parking.
Depuis le 28 avril 2012 et la fermeture des parkings au pied du rocher, il faut parcourir 2 à 3km à pied, aller-retour, selon l’endroit où l’on est garé, pour atteindre des navettes et visiter l’abbaye, soit 35 minutes de marche minimum pour un adulte qui avance d’un bon pas. Des distances jugées «trop longues» par l’Unesco dans un rapport publié en juillet, notamment au regard du vieillissement de la population européenne. Le syndicat mixte, qui a confié à Veolia ces transports, doit réexaminer la question en septembre. Le coût du parking – déjà passé de 6 à 8,50 € – risque d’augmenter si les navettes, gratuites, effectuent la totalité du trajet, affirment les défenseurs du projet.

L’agacement des mécontents monte à chaque étape du parcours. «On nous fait traverser une zone commerciale avant de prendre les navettes. On a l’impression que les commerces sont plus importants que le monument». De fait, deux panneaux bleus, de près de 3m de haut, annoncent un «accès navette» sur la gauche et détournent le flot de touristes vers une zone commerciale, dite de la Caserne, qui aboutit aux navettes mais via un trajet sans vue sur le mont. «C’est lamentable. Tout est organisé pour que les commerces s’en mettent plein les poches. Et on prive les personnes les plus faibles d’accès à la culture», s’énerve un autre touriste.

Une baisse notable de la fréquentation touristique sur le mont est d’ores et déjà enregistrée.
Cet été, l’abbaye reçoit environ 7.000 à 7.500 visiteurs par jour quand les années précédentes le pic d’août pouvait monter à 9.000-9.500. L’office de tourisme du rocher affiche, lui, une baisse de 24 % des passages en juillet.
Pour l’administrateur de l’abbaye Jean-Marc Bouré, c’est «surtout la communication négative qui a été faite au sujet des navettes», qui explique le recul car «le mont a toujours été à l’abri des aléas de la conjoncture économique».