Marseille vue du ciel, sans quitter le sol: un pilote de drone propose une visite de la cité phocéenne en direct depuis les airs, une attraction touristique rarement voire jamais vue ailleurs. Pour participer au « drone tour », il faut prendre place dans un transat, face à la mer, sur une digue du port. Chacun chausse un casque vidéo « immersif », qui retransmet en direct les images filmées par l’appareil.
L’engin de 800 grammes s’élève rapidement à 90 m d’altitude. En quelques secondes, les participants découvrent sous un angle jusque là réservé aux oiseaux le somptueux panorama de la ville, du Vieux Port au fort Saint-Jean ou au Palais du Pharo.
La visite, à 10 euros, dure une dizaine de minutes. La principale frustration est de ne pas pouvoir, pour raisons de sécurité, prendre les commandes de l’engin. Mais le pilote peut adapter le parcours à la demande des participants.
« Ce qui m’a plu, c’est de voir le port comme on ne le voit jamais, d’en haut, comme avec les maquettes d’architecture« , témoigne Nadia, une cadre du BTP de 50 ans.
« Le casque est un peu lourd, et malheureusement on ne peut pas survoler les bâtiments« , regrette-t-elle toutefois.
« A ma connaissance, aucune autre société ne propose une telle expérience« , souligne Jean-Gabriel Yung, le pilote du drone. Cet autodidacte revendiqué de 41 ans, successivement animateur de club de vacances, barman, marin ou employé des pompes funèbres a passé sa certification de pilote de drone professionnel.
Après un « combat administratif acharné« , épaulée par l’Office de tourisme, sa société Humans and Drones a obtenu le droit de faire « voler » les touristes face au MuCem, à la sortie du Vieux-Port.
« Mon rêve, ce serait de proposer des drones tours dans trois ou quatre lieux touristiques » de France ou à l’étranger, ajoute l’entrepreneur, qui s’est endetté de plusieurs milliers d’euros et frappe à toutes les portes, écrivant même aux autorités de New-York pour savoir si elles étaient intéressées par son concept.
Le développement des drones dans le tourisme « est une tendance fondamentale » de ces dernières années, commente Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme, pour qui cette initiative semble également « une première ».
L’idée de M. Yung lui semble prometteuse : « Les sites qui offrent des visions panoramiques fonctionnent toujours très bien ».
Avec l’AFP