Le premier réseau régulier en eVTOL
25 avril 2025 Jean-Louis Baroux Aucun commentaire À la une Archer Aviation, Etats Unis, eVOTLs, United airlines 2751 vues
L’affaire est sur le point d’aboutir. Le géant américain United Airlines et le premier constructeur de eVTOLs (Electric Vertival Take Off and Landing) Archer s’associent pour créer le premier réseau de transport aérien régulier. Celui-ci devrait voir le jour dans les prochaines semaines entre l’aéroport de Newark dans le New Jersey et le centre de Manhattan à New York.
Beaucoup de start-ups se sont intéressées à un engin proche des qualités de l’hélicoptère en éliminant son principal défaut : le bruit. C’est ainsi que la propulsion électrique a été choisie mais elle posait d’immenses difficultés pour développer une énergie suffisante afin d’arracher du sol un poids de plusieurs tonnées.
Après certains échecs comme celui récent de Volocopter pourtant proche de la réussite et auquel il aura manqué quelques dizaines de millions d’euros, il semble bien que l’américain, basé à San José en Californie soit en passe d’être le premier à réaliser l’exploit d’industrialiser ce type de machine.
Il lui a fallu pour cela des pré-commandes de la part de compagnies aériennes de référence comme United Airlines qui a mis 10 millions de dollars sur la table pour réserver les 100 premiers exemplaires de la dernière version appelée « Midnight ».
Elle peut transporter 4 passagers sur une distance de 30 kilomètres. Elle est en attente de la certification du modèle de la part de la FAA, ce qui ne devrait pas tarder.
Faut-il également rappeler que le constructeur de voitures Stellantis a mis 150 millions de dollars dans la balance pour se réserver l’exclusivité de la construction des appareils.
30 kilomètres, cela paraît peu mais à vol d’oiseau cela permet de relier la plupart des grands aéroports au centre des villes. Seules les toutes nouvelles plateformes aéroportuaires sont trop éloignées par utiliser ce mode de transport, au moins pour le moment, en attendant de nouvelles versions plus performantes.
En fait le besoin ne date pas d’aujourd’hui. Des le milieu des années 1970, New York Helicopter reliait l’aéroport de JFK avec l’héliport situé à proximité de la 42 ème rue à Manhattan en partant du terminal TWA avec des appareils de type Sikorsky capables d’enlever 10 passagers.
Héli France en coopération avec Air France avait également, dans les années 1980, créé un premier réseau entre les aéroports parisiens : Roissy et Orly reliés à l’Héliport de Paris et à l’hélistation du quartier d’affaires La Défense.
Et rappelons que l’aéroport de Nice est connecté en vols réguliers depuis 1975 avec la Principauté de Monaco.
Seulement la pression écologique a gagné, nombre de projets n’ont pas pu être exécutés et des réalisations n’ont pas résisté aux contraintes administratives qui leur ont été imposées.
Ajoutons que les responsables politiques n’étaient pas enclins à supporter financièrement ce type de transport supposé être réservé aux riches et qui survolent des banlieues populaires.
Bref tout a été fait avec succès pour tuer une facilité de transport pourtant promise à un bel avenir.
Archer qui a réussi à trouver les bons financements et les premiers clients a également obtenu son certificat de transporteur aérien (CTA) le 5 juin 2024 soit moins de 6 ans après sa création par Adam Goldstein encore son actuel patron, le 10 octobre 2018. Saluons l’exploit.
On ne devrait plus tarder à voir ces appareils dans le ciel américain, d’abord autour de New York avec un réseau complet de dessertes entre les 3 grands aéroports : Kennedy, La Guardia et Newark et le centre de Manhattan, puis entre Chicago O’Hare et le centre-ville, le tout avec des passagers munis de billets United Airlines.
Voilà un grand avantage pour la compagnie qui va ainsi renforcer son offre pour les passagers à haute contribution, lesquels sont essentiels à la prospérité des transporteurs.
On se demande alors pourquoi les pays européens sont si réticents pour développer ce moyen de désenclavement des grandes métropoles.
Au lieu de cela on voit des villes comme Paris restreindre l’utilisation de leur héliport alors qu’il est admirablement placé.
Certes on est encore loin des eVOTLs entièrement automatisés et ces appareils en service pendant encore des années seront pilotés physiquement. Mais saluons le retour d’un moyen de transport moins bruyant et non consommateur d’énergies fossiles.
En attendant la généralisation de ces appareils, les gouvernants seraient bien inspirés de mettre en service des lignes régulières en hélicoptère ne serait-ce que pour désenclaver des petites agglomérations qui, après tout, ont-elles aussi besoin d’un mode de transport rapide, même s’il est réservé à une certaine couche de clientèle
Jean-Louis Baroux
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