Le Schwarzbrunn, un Tyrol en bleu, blanc et rouge
12 novembre 2019 Yves Pouchard 1 commentaire À la une Autriche, Geschwentner, hôtel Schwarzbrunn, Michael Salcher 4494 vues
Déjà fleuron du tourisme au Tyrol, l’hôtel Schwarzbrunn, à Stans, en Autriche, entend se différencier encore. Devenu directeur en juillet dernier, Michael Salcher veut s’appuyer sur l’histoire à nulle autre pareille, fortement marquée par la France, d’un établissement décidément hors du commun. Bleu comme le ciel qui le surplombe, blanc comme la neige qui l’entoure, rouge comme le passé qui l’environne.
Il est loin le temps où la petite pension de famille de 17 chambres accueillait les prisonniers français libérés des geôles nazis à l’issue de la Seconde guerre mondiale. Comme celui où Anton Geschwentner allait en carriole à cheval chercher en gare les premiers touristes arrivant de
l’Hexagone.
Le Schwarzbrunn, c’est aujourd’hui un 4* Sup pour 121 chambres au décor typique de bois, 3 000 m2 de spa, 850 d’espace fitness,
5 ambiances de salles de restauration, 3 piscines chauffées à l’année dont une sur le toit avec panorama sur les contreforts des Alpes… sans oublier un club enfants.
Par reprise de bâtiments voisins ou construction de nouveaux, l’hôtel s’est bien étendu jusqu’à devenir avec ses 100 employés le phare de son village de 1800 habitants niché au cœur des Alpes tyroliennes.
Arrivé dans l’entreprise il y trois ans au service marketing, Michael Salcher a rapidement gagné la confiance de la famille Geschwentner pour assurer la direction générale.
« Plutôt que Directeur, je me vois comme hôte à la tête d’un orchestre. Chacun y a sa partition à jouer et pour s’accorder, je veux m’appuyer sur une
histoire, celle unique de l’hôtel ».
Au gré de la visite du Schwarzbrunn, on ne manque pas en effet de relever les différences de paliers, les couloirs cosy, menant d’un bâtiment à l’autre, où ici et là, s’affichent photos et souvenirs de l’évolution de la maison. « Cela s’est fait au fil du temps et aujourd’hui, mon ambition est d’en donner une compréhension historique, dynamique et joyeuse, poursuit Michael Salcher. Cet hôtel, francophone et francophile, a vécu des événements rares et sa proche région aussi : alors autant les mettre en valeur pour apporter un plus original aux prestations que nous voulons depuis toujours à la pointe ».
Paysages, sport et mémoire
Au delà des services hôteliers dans un environnement exceptionnel, le Schwarzbrunn ouvre sa région à la découverte par de multiples propositions avec entrée gratuite pour ses résidents, comme au fantastique Musée du cristal Swarovski tout proche, vers Schwaz, « la ville d’argent », ou Innsbruck, cité des Jeux Olympiques d’hiver 1964 et 1976.
A la saison hivernale, l’hôtel offre l’accès à son propre tire-fesse pour le ski et ses deux tapis de luge pour s’amuser sur 150 mètres de dénivelé.
Pour les plus sportifs, les domaines skiables voisins sont atteints par navettes gratuites et l’hôtel propose à dates régulières de skier de nuit pour d’autres sensations sous projecteurs en plus petit comité.
« Le Tyrol est vraiment riche en espaces naturels préservés pour la randonnée, en architecture de châteaux et églises remarquables, en nostalgie avec villages typiques et train à vapeur, et bien sûr en tranches d’histoires uniques comme celle du château d’Itter », confie Michael Salcher.
Impossible de ne pas rappeler ce souvenir : cette forteresse élégante servit de prison à des personnalités françaises de haut rang, assistées par des prisonniers du camp de Dachau et gardées par un des plus féroces escadrons de SS.
Y séjournèrent Edouard Daladier et Paul Reynaud, anciens présidents du Conseil, Michel Clémenceau, fils de Georges, les généraux Weygand et Gamelin, le président de la république Albert Le Brun, Marie-Agnès de Gaulle, sœur aînée du Général… ou encore Jean Borotra, tennisman héros de la bande des Mousquetaires avec Lacoste.
Le corps d’armée allemande en poste localement, constitué d’une majorité d’Autrichiens, se rangera du côté des Américains pour prendre le château aux SS et libérer les Français, un épisode unique de la Seconde guerre mondiale. Francophile, on vous dit !
Aujourd’hui, ce sentiment perdure à tous les étages du Schwarzbrunn et va même au delà l’hiver venu.
L’hôtel affrète alors deux autocars le dimanche au départ d’Alsace (Strasbourg, Mulhouse, Colmar) pour convoyer gratuitement les personnes y ayant réservé un séjour. Une attention toute tyrolienne !
Yves Pouchard
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1 commentaire pour “Le Schwarzbrunn, un Tyrol en bleu, blanc et rouge”
Une très bonne adresse