[1]« Je pense que cette décision est une belle ânerie et qu’elle sera annulée d’un manière ou d’une autre ».
George Panayotis n’est pas trop alarmiste après le récent vote de nos parlementaires sur les taxes de séjour.
Je peux me tromper, bien sûr, je l’espère de tout cœur, mais j’ai bien peur que le Pdg de MKG Group soit légèrement optimiste.
Il n’est pas le seul, probablement ; beaucoup doivent miser sur la réunion du 9 juillet prochain… un « joker » sans doute.
Pourtant, j’ai beaucoup de mal à croire que les parlementaires reviennent sur leur vote.
Rappelez-vous la taxe Chirac…
Vous avez déjà vu des politiques français abandonner l’idée d’une taxe vous ? Moi jamais.
D’accord il y a l’écotaxe, mais je vois mal les hôteliers jouer aux « bonnets rouges » ; à quoi mettraient-ils le feu d’ailleurs ?
Plus sérieusement, faisons d’abord les comptes :
La dotation de l’État aux collectivités est prévue à la baisse.
Régions, départements, municipalités, un seul mot d’ordre : « serrez-vous la ceinture ! »
N’empêche qu’il manque 400 M € à Madame Hidalgo pour boucler le budget 2015 de Paris par exemple… Et que la liste des villes et des régions dont la dette publique est déjà le cauchemar des élus, est trop longue à faire ici.
Le problème, c’est que tout le monde, à gauche comme à droite, promet à qui mieux-mieux qu’il n’y aura plus de hausse d’impôt…
Or sans impôt, comment boucler les budgets ?
Comment financer le CDG Express, l’un des plus beaux fruits de nos « Assises » ?
En taxant les touristes pardi !
Eux ne votent pas. Ils ne font que passer et ils reviendront toujours…
Les sites touristiques ne sont pas délocalisables, nos grands salons sont incontournables et nos hébergements sont en sous-capacités…
« Pas de panique », dit en substance Mme Hidalgo, qui « soutient » le tourisme parisien à hauteur de 250 M € par an !
Sur le plan politique ensuite, il faudrait aussi se méfier…
Tant que le gouvernement fait des sourires au Medef, avec ses pactes de compétitivité en tout genre, les députés de la majorité vont s’amuser à le bombarder de boules puantes fiscales.
Enfin, n’oublions pas, il y a un peu de théâtre dans tout ça.
Comme le gouvernement ne peut plus ajouter de l’impôt à l’impôt, ce sont les députés qui s’en chargent. Ça permet aux ministres de se défausser gentiment tandis que M. Huchon et les « rebelles » du PS peuvent se dresser sur leurs ergots en « défendant l’indépendance de l’Assemblée Nationale ».
Ils ne céderont que « devant la force des baïonnettes », ces héros de la démocratie.
Comme je suis bon prince, je veux bien croire que l’augmentation sera réduite un brin…
Allez : 250 % au lieu de 490… 5 € de plus au lieu de 8… et la marge des hôteliers sera préservée. La fierté de tous aussi.
On avait un gouvernement nul, maintenant on lui découvre des talents de marchand de tapis ; c’est déjà un grand progrès…
Bertrand Figuier