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Le tourisme, ça se complique sérieusement !

Les nouvelles vont vite ; trop vite pour moi en ce moment. Ne ricanez pas, ce sont des mauvaises nouvelles et ceux qui les ingurgitent trop vite risquent de s’en trouver « fort maris », comme on disait dans le temps.

bertrand Figuier [1]Par exemple celle-ci, du 17 novembre, sur la forte présence des musulmans « fichés S » à la RATP, assez nombreux pour imposer des comportements communautaristes au sein de la régie et particulièrement discriminants envers les femmes.

Regardez ces deux articles, l’un du Figaro et l’autre du Parisien ; vous y trouverez aussi une interview sur LCI d’un militant CFDT qui laisse perplexe.

www.lefigaro.fr-la-ratp-confrontee-a-la-poussee-du-communautarisme-islamiste [2]

www.leparisien.fr/societe/inquietante-montee-religieuse-a-la-ratp [3]

On pourrait ajouter à cette information, les nouvelles qui pleuvent dans de nombreux médias sur Servair et ADP, avec les perquisitions qui ont eu lieu dans ces entreprises vendredi dernier… Là encore, de nombreux « fichés S » au sein des personnels, et des gens qui en plus avaient accès aux pistes…

Métro, aéroport, cattering !?

Nos transports posent visiblement quelques problèmes de sécurité, comme le soulignait Atlantico.fr dans sa Une de vendredi dernier.

Pour rassurer les touristes français et étrangers… c’est quand même pas l’idéal.

Comme j’ai une fâcheuse tendance au pessimisme, je me dis que tout ça ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd ; que Travel Wekly, par exemple, va s’en emparer plus ou moins vite et relayer ces informations auprès des professionnels du tourisme, des pro américains mais pas seulement…

Ce média US, très lu un peu partout dans le monde, a le nez braqué sur Paris et sa newsletter aligne les articles sur l’état de son tourisme après la nuit rouge du 13 novembre dernier… c’est parfaitement légitime, et c’est plutôt mesuré, mais ça ne risque pas d’encourager le business…

On sait à quel point les Américains sont des touristes volatiles ; pires que des moineaux en dehors de la chasse.

Si en plus, le Sénateur républicain Rand Paul parvient à imposer un visa aux Français qui désirent se rendre aux États-Unis… j’ai l’impression que c’est de nature à limiter les échanges culturels entre nos deux pays et surtout, que ça risque d’entraver les flux touristiques bilatéraux.

On parle des Américains, mais on pourrait aussi parler des autres. À Marseille, Josette Sicsic, la rédactrice en chef de Touriscopie, a rappelé que les Coréens ou les Chinois étaient eux aussi, comme les Français, plutôt réticents à se rendre dans des destinations à risque.

Mais si ce n’était que ça…

Jeudi toujours, on apprenait que le Maire de New York mettait lui aussi sa ville en « état d’urgence » après une vidéo menaçante pour la grosse pomme… Il a immédiatement renforcé les effectifs de police…

Vendredi, c’était à Bamako, dans l’hôtel Radisson, que les kalachnikovs se faisaient entendre une fois de plus. Encore des Djihadistes, histoire de montrer au monde entier qu’ils peuvent frapper partout et à tout moment.

Et puis toutes les radios, RTL en particulier, nous parlaient aussi d’effondrement dans les réservations de spectacle partout en France : 50 % en province, 75 à Paris… Idem pour l’hôtellerie !

C’est tellement effrayant, semble-t-il, que Fleur Pellerin envisagerait de créer un fond de soutien financier pour les spectacles ; on parle de 4,5 M €.

Des mesures du même genre seraient aussi évoquées pour les hôteliers dont le chiffre d’affaires est en chute libre.

Et puis ce fut Air France aussi, qui annonçait qu’elle enregistrait plus d’annulations que de réservations ; là, ce ne sont plus des chemises qu’elle perd, ce sont des passagers.

Sans parler de la fête des lumières à Lyon ou du suspens qui a duré toute la journée sur le marché de Noël à Strasbourg ; la première est annulée, le second est maintenu… faut suivre…

Tout ça avec un état d’urgence qui vient d’être prolongé jusqu’à la fin février et une communication des plus étranges autour d’une éventuelle attaque chimique lors de la COP 21.

Le jeudi, M. Vals en fait part à la presse et détaille les mesures prises pour parer à cette éventualité ; le vendredi, le même Vals tempère largement ses propos de la veille et minimise le risque en question…

Allez comprendre ?

Sans doute s’est-il dit après coup, que ça refroidirait un peu trop les participants de la conférence, en particulier les politiques étrangers…

Peut-être Fabius lui a-t-il aussi soufflé que le tourisme français, et parisien notamment, souffrait déjà assez comme ça…

Dire qu’on était à peine remis d’Ankara et de l’avion russe disparu en vol au dessus de l’Égypte avec plus de 200 personnes, il faut encore compter avec des alertes à la bombe dans les stades et dans les avions d’Air France ; dans le métro parisien aussi…

Et voilà la Russie qui ferme ses aéroports à Egypt Air !

Alors oui, humblement, j’avoue que tout ça va trop vite pour moi.

Subitement, un doute me prend : le tourisme, les voyages, tout ça, avec des procédures de contrôle durcies dans les aéroports, dans les gares, aux frontières… ça commence à devenir très compliqué, plutôt dangereux…

Ce n’est plus le rêve auquel je pensais.

À croire que les échanges ouverts, les rencontres enrichissantes, la découverte émerveillée, tout ça, ça tire à sa fin.

Et je n’aime pas ça !

Si la technologie 3D, les simulateurs et les casques qui vont avec sont l’avenir du tourisme… Tranquille, chez soi, sur son canapé, comme pour un bon match de la ligue 1.

Alors là, je n’aime pas ça du tout : ce n’est pas ça le tourisme !

Je sais bien que le virtuel se développe vitesse grand V et que la gastronomie du monde entier peut vous être livrée à domicile…

Mais moi j’aime le contact des gens, des vrais gens ; j’aime les odeurs, les vraies odeurs des pays où je séjourne ; j’aime les paysages, mais les paysages que j’arpente pour de vrai, ceux que je peux toucher des mains, dont l’air, l’humidité et la lumière me sont palpables, charnellement, concrètement…

J’aime l’ailleurs et l’autre, librement, sans complexe, sans peur, parce que je sais que j’aime ici et le mien, les bras ouverts…

En revanche, je n’aime pas le virtuel et j’ai horreur des canapés.

Ne me dites pas que je fais un cauchemar…

Dites-moi seulement ce que disait Churchill, qu’on est tous prêts à verser des larmes et du sang pour permettre à nos enfants de goûter les plaisirs que nous avons connus.

Si vis pacem « tourismum » atque, para bellum !

Bertrand Figuier