Au regard de la situation dans son pays, Hicham Zaazou, le ministre du tourisme d’Égypte, n’avait pas fait le déplacement pour participer à IFTM Top Résa l’an dernier…
Conscient qu’il était que son discours n’aurait alors rien d’attractif.
Or cette année, nonobstant les évènements de ces deux derniers mois, les violences que l’on sait et le couvre-feu imposé dans certaines villes la nuit (il vient d’être réduit il y a peu de temps), voilà que M. Zaazou est à Paris. Et qu’il arpente salons et travées de Top Résa pour affirmer haut et fort que « l’Égypte est de retour! »
« Je suis venu pour parler à tous nos partenaires, pour expliquer que la situation est stable désormais, que tous les sites touristiques sont sûrs, que les Français n’ont rien à craindre et peuvent revenir chez nous... »
En fait, on l’aura compris au fil de la conférence de presse donnée hier en présence de Mohamed Mostafa Kamal, l’ambassadeur d’Égypte à Paris, ce message en forme d’invitation s’adressait en filigrane au Ministère français des affaires Étrangères.
Et avait surtout pour but de convaincre la diplomatie et les services de M. Fabius qu’il convient de lever rapidement l’avis déconseillant aux citoyens français de se rendre en vacances sur le territoire égyptien. (cf: www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs )
Inutile d’épiloguer sur le bilan de l’été. Alors que la fréquentation reprenait, les évènements qui se sont succédé du 30 juin au 14 août ont fait plus que freiner cette dynamique.
En juillet, avec 765 108 touristes, le recul a été de 24,5 %. En août, il a atteint la barre des 50 % et à ce pénible palmarès la palme revient au marché français. Celui là même qui jusqu’alors boostait un tourisme égyptien constituant un pan entier de l’économie du pays et employant prés de 4 millions de personnes.
Ceci étant, malgré toute sa détermination et sa fougue, M. Zaazou se doutait bien que son seul discours enthousiaste ne saurait suffire face à certains interlocuteurs. D’où l’idée de confier un audit sur la sûreté des activités touristiques en Égypte à un cabinet privé spécialisé dans la gestion des risques.
Puisque, contrairement à plusieurs pays européens le Quai d’Orsay n’a pas cru bon d’envoyer sur place une mission « politico-sécuritaire », c’est donc S.S.F, la Scutum Security First, qui a effectué cet audit.
Hier, devant le ministre et la presse, Bernard Jacquemard, son directeur de l’information, a livré les premiers résultats qui portaient -il convient de bien le préciser- sur les dispositifs mis en place au sein des principaux sites touristiques généralement fréquentés par la clientèle française.
Pour la S.S.F, qui a estimé les prestations de la « Tourism Police » et celles des sociétés privées intervenant dans les hôtels et resorts, « toutes les procédures comme les moyens dédiés sont adaptées et opérationnels… même si quelques axes de travail
restent à améliorer dans le domaine de la formation des personnels chargés des contrôles, ou autour des dispositifs en place sur les rives du Nil. »
Ce satisfecit accordé par M. Jacquemard, non sans que ce dernier ait préalablement rappelé que le risque zéro n’existe pas, a bien évidemment rassuré la délégation égyptienne. Et c’est cet audit que le ministre Zaazou va très officiellement remettre aujourd’hui aux autorités françaises…
« Mardi soir, les autorités allemandes ont fait évoluer leurs recommandations vis à vis de notre destination… J’ai bon espoir » a conclu le ministre.
Présents eux aussi lors de cette conférence, de nombreux T.O et prestataires français impliqués en Egypte, espèrent que la France va revoir sa position.
Jean BEVERAGGI
Photo: J.B pour La Quotidienne
Hicham Zaazou, le ministre du tourisme, entouré de
Bernard Jacquemard (Scutum Sécurity First),
et de Mohamed Mostafa Kamal, ambassadeur d’Egypte à Paris.