Le pilote chargé de faire atterrir le Boeing 777 d’Asiana Airlines n’a réalisé que l’appareil volait trop bas et sur un mauvais axe qu’à 150 mètres d’altitude, a annoncé mardi l’agence américaine de sécurité des transports. Il était tellement incliné vers l’arrière que l’un des pilotes ne pouvait pas voir la piste d’atterrissage.
L’équipage a tenté de corriger la trajectoire de l’appareil, mais il était trop tard.
« A environ 500 pieds, il (le pilote) a réalisé qu’il était bas« , a expliqué Deborah Hersman, présidente de la National Transportation Safety Board (NTSB), au cours d’une conférence de presse.
« Entre 500 et 200 pieds (60 mètres), l’avion était décalé latéralement et volait trop bas. Ils ont essayé de corriger cela à ce moment-là. »
Le crash du Boeing 777 a fait deux morts – deux adolescentes chinoises – et plus de 180 blessés, dont au moins cinq encore dans un état critique.
Deux membres d’équipage ont par ailleurs été éjectés de l’appareil au moment où la queue a percuté la piste et s’est arrachée, a déclaré Deborah Hersman.
Ils ont tous deux survécu à leurs blessures.
Beaucoup de questions en suspens
La présidente de la NTSB a reconnu que beaucoup de questions restaient en suspens. Elle a précisé que les pilotes sud-coréens n’avaient pas fait l’objet d’un contrôle d’alcoolémie ni de drogue après l’accident, comme c’est la règle pour les compagnies américaines.
Elle a par ailleurs indiqué qu’il n’avait pas encore été établi si la commande des gaz automatique, sur laquelle les pilotes ont dit qu’ils comptaient pour maintenir la vitesse de l’appareil, était bien enclenchée lorsque les réacteurs du Boeing 777 ont pratiquement calé juste avant qu’il ne heurte la piste.
Les données de l’enregistreur de vol ont montré que l’avion volait beaucoup trop lentement pendant sa phase d’approche. Trois des quatre pilotes se trouvaient à bord du cockpit au moment du drame, a précisé Deborah Hersman.
Gestion de crise critiquée
Le principal syndicat mondial de pilotes de ligne a vivement critiqué le NTSB pour sa gestion de la crise.
Il lui a reproché d’avoir rendu publiques certaines données beaucoup trop rapidement et d’avoir ainsi « alimenté les spéculations » sur l’origine du crash. Deborah Hersman a rejeté ces accusations, assurant travailler « pour le bien des passagers ».