Bien sûr, cela sonne moins bien que la magnifique chanson de Serge Reggiani. Mais c’est un fait, des coyotes ont été aperçus au cours de ces 12 derniers mois dans la métropole canadienne. À plus de 250 reprises. Certains ont été capturés et relâchés. 4 ont dû être abattu. Une situation jugée alarmante, qui suscite une vive inquiétude chez les Montréalais et les Montréalaises. En particulier les parents de jeunes enfants.
Les garderies d’enfants sont sur le qui-vive et prennent des dispositions sécuritaires pour empêcher les enfants d’entrer en contact avec ces canidés qui sont apparentés aux loups, aux dingos et autres chacals.
C’est la déforestation massive qui chasse les coyotes de leur habitat naturel. Alors, ils se rapprochent des villes pour se nourrir dans les poubelles.
Le coyote est un animal sauvage et solitaire qui habituellement fuit l’homme. Mais qui peut devenir dangereux quand il est un peu plus habitué aux humains. Dès lors, il peut perdre sa peur instinctive de l’homme.
En fait, tout le monde vit dans la peur de l’autre. Une quasi-phobie
Les autorités prennent les choses très au sérieux. Un comité de coordination des services concernés a même été créé, ainsi qu’un plan de gestion du problème qui s’articule ainsi :
Communication et relations avec les habitants de la ville ;
Acquisition de connaissances concernant les coyotes ;
Intervention de la force publique lorsque cela devient nécessaire.
La finalité de cette mission est de trouver des solutions pour que les humains et les coyotes puissent cohabiter harmonieusement.
Et cela crée un paradoxe. Une peur « de l’autre » qui engendre le vivre-ensemble. Le ferment d’un racisme anti-coyote. Reste à savoir ce qu’en pense la bête.
Principe de précaution oblige, des préconisations pratiques ont été suggérées :
Surveiller ses animaux domestiques pour éviter qu’ils ne finissent comme les chihuahuas de Paris Hilton. Les tenir en laisse et les promener uniquement dans des sentiers balisés.
Tenir ses ordures hors de portée de la faune.
Ramasser les fruits qui tombent des arbres. Les coyotes sont omnivores. Ils adorent cette nourriture tombée du ciel.
En cas de rencontre fortuite, se donner un air imposant en levant les bras. Garder un contact visuel avec la bête et ne pas lui tourner le dos. Ne pas courir. Informer les autorités municipales.
Ces dernières rappellent que le coyote, bien que de plus en plus présent dans la ville, ne représente pas une menace pour l’humain.
À peine cinq résidents de Montréal et moins d’une dizaine de chiens ont été mordus par un coyote.
François Teyssier