La Malaisie vient d’autoriser la publication des données satellitaires utilisées pour déterminer la trajectoire du vol MH370, disparu le 8 mars, jusqu’à sa chute présumée dans l’océan Indien, en réponse aux demandes de proches de passagers.
Le département de l’aviation civile a indiqué avoir travaillé avec Inmarsat pour fournir 47 pages de données enregistrées par l’opérateur britannique de satellites, ainsi que des notes explicatives.
Tirer des conclusions de ces données brutes extrêmement techniques prendra beaucoup de temps, préviennent les analystes.
Des proches des 239 personnes à bord du Boeing 777 de Malaysia Airlines avaient demandé la publication des données brutes, pour qu’elles puissent être soumises à d’autres analyses, alors que l’épave de l’avion n’a toujours pas été retrouvée.
[1]Inmarsat avait utilisé ses satellites pour aider à reconstituer la route de l’appareil. Bien que les systèmes de communication du vol MH370 aient été éteints, l’appareil renvoyait les bips émis par les stations au sol et relayés par les satellites.
Le Boeing effectuait la liaison Kuala-Lumpur/Pékin le 8 mars au matin mais il a changé brusquement de cap une heure après son décollage, sans donner d’explication.
Les bips le signalent au sud de l’océan Indien, où il se serait abîmé, à court de carburant, à quelques centaines de km au large de la côte occidentale de l’Australie.
L’interprétation des données Inmarsat avait été conduite par une équipe internationale d’enquêteurs, comprenant des membres des agences de sécurité aérienne de Grande-Bretagne, Chine et Etats-Unis.
L’absence de résultat probant et les maladresses des autorités malaisiennes lors des premiers jours des recherches ont suscité plusieurs explications, plus ou moins farfelues, sur cette disparition mystérieuse, et le scepticisme de proches des passagers.
La première chose que nous attendons est de savoir si ces données paraissent justes, a déclaré sur CNN Sarah Bajc, dont le conjoint, Philip Wood, était à bord du Boeing. Sont-elles aussi complètes que ce que l’on nous a dit’, s’est interrogée l’Américaine.
Avec d’autres proches des victimes, elle a demandé aux gouvernements de Malaisie et d’Australie –qui coordonne les recherches– de savoir si une autre route avait pu être empruntée.
Rien n’indique les raisons pour lesquelles ils (les enquêteurs) pensent que les données Inmarsat sont correctes et fiables, les incitant à placer toutes leurs ressources sur cette piste, indiquent les proches dans une lettre envoyée le 20 mai aux deux gouvernement.
Greg Waldron, de la publication spécialisée Flightglobal, à Singapour, note que les données publiées mardi correspondent aux précédentes communications d’Inmarsat.
Elles montrent le moment de chaque bip au-dessus de l’océan Indien, déclare-t-il.
Mais je ne voudrais pas m’avancer jusqu’à dire qu’ils cherchent au bon endroit. Le fait qu’ils utilisent ce type de données montre à quel point ces recherches se raccrochent à ce qu’elles peuvent.
Le robot sous-marin Bluefin, utilisé pour sonder le fonds de la mer au sein d’une zone circonscrite, devrait être ramené au port de Perth, sur la côte ouest de l’Australie, mercredi. Les recherches se poursuivront plus tard avec des équipements plus sophistiqués.
Avec l’AFP