L’ Inde a fait enfin son coming out
11 septembre 2018 Serge Fabre Aucun commentaire Pays Gay, Inde, ITB Berlin, LGTB, Manvendra Singh Gohil, WTM 6573 vues
On ne parlera pas encore de la vente d’Air India, ni des difficultés financières de Jet Airways mais d’une décision importante pour des milliers de personnes en Inde. Cette décision risque peut-être de donner des idées à d’autres pays d’Asie qui avaient été colonisés par les britanniques.
Une loi coloniale revue et corrigée par l’Inde
L’article 377 était une loi coloniale datant de 157 ans, lors de l’ère britannique, et qui criminalisait les relations sexuelles entre personnes du même sexe. La Cour Suprême vient de décider que décider que le sexe homosexuel n’est plus une infraction pénale dans le pays. Il faut dire que la sentence était sévère : « les relations sexuelles contre nature avec un homme, une femme ou un animal pouvait être puni d’un emprisonnement à perpétuité ou de 10 ans. »
Les droits individuels sont suprêmes
Comme l’ont souligné des experts juridiques, la modification de cette loi coloniale était presque inévitable après qu’un tribunal constitutionnel composé de neuf juges de la Cour suprême ait statué en août 2017 que la vie privée était un droit fondamental. La dépénalisation de l’homosexualité était inévitable.
Les relations sexuelles consensuelles seulement
Si l’article 377 continuera à faire partie du droit pénal indien, il ne peut plus être utilisé pour criminaliser les relations sexuelles consensuelles entre personnes du même sexe. Cet article permettra tout de même de juger des relations sexuelles non consensuelles.
Des implications dans ce jugement
Un des juges a présenté des excuses pour le tort qui a été fait à la communauté LGBT par le passé. Celles-ci auront un effet important sur la façon dont les personnes LGBT sont perçues et sur la manière dont les autres les perçoivent. Cela ouvrira également la voie à des lois anti-discrimination et à des lois sur l’égalité des chances pour les personnes LGBT. Cette décision suit celle de la reconnaissance des transgenres.
Un prince indien qui aura contribué à cette révolution
Le prince Manvendra Singh Gohil (photo ci-contre), considéré comme un des premiers à être ouvertement gay, fait sa part pour aider la communauté LGBT marginalisée de l’Inde.
Le prince avait indiqué : « Ma décision de convertir mon établissement royal en centre communautaire LGBTQA est née de l’expérience de ma propre vie lorsque j’ai été désavoué par ma famille ».
D’autres pays en Asie pourraient suivre l’exemple
On note qu’à Singapour, des pétitions ont été lancées sur l’article 377A qui comme en Inde avait été instauré par les britanniques. Ces pétitions demandent la suppression d’une condamnation pour l’amour consenti entre personnes du même sexe. Il faut reconnaître que les juges appliquent très rarement ce texte. Le petit pays n’a pas encore réagi officiellement. Il est coincé entre la Malaisie et l’Indonésie.
Ces pays musulmans où la religion joue un rôle important, ne devraient pas suivre la décision de l’Inde.
130 pays ont dépénalisé les relations homosexuelles
Si de très nombreux pays ont dépénalisé les relations homosexuelles dont la sodomie et les « actes contre la nature », il y a encore 71 pays qui appliquent soit des peines de prison, soit la peine de mort.
C’est le cas en Iran, au Soudan, en Arabie saoudite et au Yémen, où l’homosexualité est toujours passible de la peine de mort, conformément à la charia. Il en va de même dans certaines parties de la Somalie et du nord du Nigéria.
Comment attirer les « Pink dollars »
L’Organisation mondiale du tourisme a estimé dans un rapport de 2016 que les voyageurs LGBT représentent 5 à 10 % des touristes mondiaux. Il les décrit comme un groupe « qui voyage plus fréquemment et dont les dépenses sont plus élevées que la moyenne ». Le soi-disant « dollar rose » est recherché dans de nombreux pays.
Les salons ITB Berlin ou WTM à Londres réservent désormais une place importante aux touristes LGBTQ. Malheureusement, la France, en principe première destination mondiale, reste très discrète sur le sujet. Les hôteliers sont peu nombreux à se signaler comme « gay friendly ». Les hôteliers particulièrement ont souvent des stéréotypes primaires sur LGBT.
Serge Fabre
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