La Malaysia Airlines … sous influence politique ?
15 septembre 2017 Serge Fabre Aucun commentaire Transport Kuala Lumpur, Malaisie, Malaysia Airlines, Najib Razak 4359 vues
Malaysia Airlines commence à peine à retrouver le chemin de la rentabilité. C’est le résultat de la réduction du nombre de lignes non rentables mais également du licenciement de plusieurs centaines d’employés. Mais les élections en Malaisie approchent. Il lui faut maintenant montrer ses muscles.
Le drame de deux avions reste vif dans les mémoires
La compagnie aérienne se remet doucement de deux tragédies qui se sont déroulées en 2014. Il y a le vol MH370 disparu et qui reste encore aujourd’hui un mystère et le vol MH17 qui a été abattu au-dessus est de l’Ukraine.
Le transporteur visait un retour aux bénéfices en 2018
Suite à ces tragédies mais également à une mauvaise gestion depuis de nombreuses années, le gouvernement malaisien avait décidé de transformer la compagnie aérienne.
En moins de trois ans, ce sont deux patrons non malaisiens qui se sont succèdés pour mettre de l’ordre. Il y en un qui a démissionné pour rejoindre Emirates.
L’autre, Peter Bellew, est un ancien de chez Ryanair qui a poursuivi la réorganisation. L’objectif était d’avoir moins d’employés et s’assurer d’une flotte homogène.
La compagnie attend des livraisons d’Airbus
Malaysia Airlines a revendu la plupart de ses Boeing 777 dans la mesure où son réseau long-courrier est désormais quasi inexistant. La compagnie aérienne attend la livraison prochaine de six avions Airbus A350, qui sera leur seul avion long-courrier, et remplacera les A380 sur l’axe Kuala Lumpur – Londres. Il était logique que la compagnie poursuive une homogénéisation de sa flotte pour des raisons financières. C’était sans compter le besoin politique.
Une commande chez Boeing et un rdv avec Trump
Cette semaine, Najib Razak, le premier ministre malaisien, rencontrait Donald Trump. Il était important pour l’image de redorer le blason. En effet, le PM malaisien a quelques casseroles qui risquent de nuire à son élection. Il a donc été décidé de commander lors de la visite à la Maison Blanche 8 Boeing 787 (gros porteurs).
L’accord est tout de même d’une valeur de plus de 1,8 milliard de dollars au prix catalogue.
Avec la visite des États-Unis, Najib Razak espère mettre sous silence le scandale concernant des accusation de corruption d’un
fond destiné à des travaux civils (1MDB).
Le Boeing 787 n’était pas nécessaire et va générer des pertes
Brendan Sobie, analyste en chef au sein du cabinet CAPA (spécialisé dans l’aérien), précise que : « Cela est déjà arrivé avec Malaysia Airlines où le gouvernement a décidé d’acheter un avion qui n’était pas vraiment nécessaire ». La compagnie aérienne avait besoin de remplacer ses A330 vieillissant. Le résultat sera une augmentation des coûts d’exploitation à cause d’une flotte incompatible, en termes d’utilisation des avions, de formation des équipages, et de maintenance …
Il faudra sûrement attendre le résultat des élections anticipées en Malaisie pour savoir si cette commande sera maintenue… Il faut dire que les dirigeants dans cette partie du monde veulent garder le pouvoir très longtemps ! … et éviter la revanche d’une opposition encore pour l’instant muselée.
Serge Fabre
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