La CCI Nice Côte d’Azur ne souhaite pas la candidature d’ADP pour la privatisation de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Qui va donc racheter la part de l’Etat dans le capital du premier aéroport de province pour le trafic ?
Plusieurs candidats sont sur les rangs, mais l’un d’entre eux semble particulièrement irriter les actionnaires initiaux dont la CCI de Nice, second (avec 25 % du capital) derrière l’Etat (60 %) et qui a initié durant près d’un demi-siècle le développement de la plate-forme en tant que concessionnaire avant la création de la société aéroportuaire.
[1]En attendant le cahier des charges (fin février à priori) qui fait actuellement débat au sein des ministères (l’Agence des participations de l’État et secrétariat d’Etat aux transports), entre partisans de céder la participation de l’Etat (un milliard d’euros) à un professionnel de la gestion aéroportuaire ou ceux qui veulent vendre au mieux offrant, la CCI Nice Côte d’Azur, par la voix de son président indique que certains des candidats ne seraient pas les bienvenus.
Dans le collimateur Aéroport de Paris dont la candidature est perçue comme une menace car soupçonnée de privilégier le hub de Roissy pour l’international en bloquant les liaisons internationales sur Nice.
Une opinion que partagent les acteurs économiques locaux, dont l’union patronale, qui mettent en avant le blocage de la Direction Générale de l’Aviation Civile pour l’ouverture de lignes directes long-courrier de la part des compagnies aériennes étrangères au départ de Nice.
Le choix du candidat devra se faire avant l’automne car après le projet de cession risque d’être perturbé par les turbulences politiques liées à l’échéance présidentielle de 2017.
«Le climat sera beaucoup moins serein« , souligne ainsi Bernard Kleynhoff, président de la CCI.
Outre ADP, près d’une dizaine de candidats potentiels se sont plus ou moins déclarés intéressés par Nice Côte d’Azur parmi lesquels Vinci associé à Predicta et à la CDC, Atlantia (l’aéroport de Rome) allié à la famille Benetton, l’aéroport de Singapour, l’espagnol Ferrovial, le fonds GIP (London City) ou encore Allianz Riviera….
Il n’est pas impossible non plus que la Principauté de Monaco participe également au tour de table sachant que l’aéroport niçois est également transfrontalier en desservant le Sud Est de la France, l’Italie (région ligure) et Monaco.
Localement le groupe Vinci est bien placé car il gère l’autoroute A8 (l’unique autoroute qui traverse le 06 et qui dessert l’aéroport) ainsi que le centre de location de voiture à l’aéroport (60.000 m2) considéré comme le plus important de France sur une plate-forme aéroportuaire.
Au niveau mondial le groupe veut être un acteur majeur de la gestion aéroportuaire. Il figure déjà parmi les cinq premiers mondiaux avec plus de 100 millions de passagers. En 2015, il a notamment remporté l’appel d’offres pour l’aéroport de Santiago du Chili, avec ADP, et ceux de Kansaï et d’Osaka au Japon. Autant dire sa candidature niçoise recueille l’assentiment local.