Notre Dame des Landes, des vagues alarme


Plusieurs centaines d’opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes qui bloquaient le périphérique de Nantes et l’un de ses principaux ponts depuis samedi à la mi-journée ont quitté les lieux après l’intervention des forces de l’ordre dans la nuit de samedi à dimanche.

Plusieurs dizaines de camions de CRS avaient convergé vers le pont vers 22h00 samedi, accompagnés d’un véhicule lanceur d’eau et d’une grosse dépanneuse, puis les forces de l’ordre ont entamé leur intervention vers 23h00. Après plusieurs tentatives de négociation pour un départ à l’amiable, une importante charge à l’aide de gaz lacrymogènes a été lancée vers 23h45,

A quelques jours d’une audience devant le tribunal de grande instance de Nantes, qui devra statuer sur la demande d’expulsion immédiate des habitants de la zone du futur aéroport de Notre Dame des Landes, plusieurs milliers de personnes s’étaient ainsi rassemblées samedi à Nantes, ces opposants au projet d’aéroport voulant faire pression sur le gouvernement en rassemblant des milliers de manifestants, en bloquant avec près de 400 tracteurs le périphérique nantais et les accès à l’actuel aéroport.

Le convoi, composé de 200 cyclistes vélos, de pietons et d’une vingtaine de tracteurs, sur la «Zone d’aménagement différé», s’est retrouvé au pied du pont de Cheviré, qui enjambe la Loire, pour un «grand banquet» dans une ambiance que les organisateurs souhaitaient «enthousiaste, conviviale et sereine», contrairement à la manifestation qui avait dégénéré en février 2014.

Pour les manifestants, qui ont reçu le soutien de Jean-Luc Melenchon, il faut un «geste fort» de François Hollande et l’annonce de l’abandon des procédures d’expulsion contre les familles qui vivent encore sur le site. Si, le 13 janvier, le tribunal de Nantes confirme les arrêtés d’expulsions, les occupants n’auront plus de recours possibles. Le juge pourrait fixer des astreintes entre 200 et 1 000 euros par bâtiment et par jour si les onze maisons et les quatre fermes ne sont pas évacuées.

Une décision rapide d’expulsion par la force signerait une rupture définitive avec les écologistes à l’approche de la présidentielle. Mais à trop attendre, une épreuve de force tomberait mal une fois lancée la campagne pour l’élection de 2017… D’autant qu’elle risquerait de créer des tensions au sein même du gouvernement. Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, a plaidé à l’automne pour un «plan B» tandis que le Premier ministre Manuel Valls a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de mener à bien le projet existant.





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